samedi 4 décembre 2021

7036 - Saïpan-Tokyo, 2 360 km

Civil japonais portant sa fillette blessée sur son dos. Saïpan, juillet 1944
… 18 juillet 1944
 
Large victoire à défaut d'authentique triomphe, la Bataille de la Mer des Philippines, plus connue dans le monde francophone sous le surnom - usurpé - de "Tir au pigeon des Mariannes" n’en marque pas moins la fin de l’Aéronavale japonaise qui, dans quelques mois, en sera réduite à utiliser ses ultimes porte-avions en appâts, et transformer ses pilotes en kamikazes.

Pour l’heure, cette victoire sonne surtout le glas des défenseurs de Saïpan, de Tinian, et finalement de Guam qui, comme leurs camarades de Betio, de Kwajalein, de Makin et de tant d’autres îles avant eux, savent qu’ils n’ont désormais plus aucun espoir auquel s’accrocher, et seulement la Mort à attendre.

Le 9 juillet, Saïpan, sur laquelle les Américains, comme nous l’avons vu, ont débarqué le 15 juin, est la première à tomber, même si des escarmouches sporadiques s’y produiront encore jusqu’en décembre 1945, c-à-d plusieurs mois après la Capitulation japonaise !

Vingt-neuf mille soldats et probablement autant de civils japonais ont laissé leur vie sur cette île à présent dévastée et sur laquelle les Américains, conformément à leur habitude, s’empressent de construire pistes d’atterrissage et installations destinées à leurs bombardiers, et en particulier à leurs B-29 qui, de Saïpan mais surtout de l’île immédiatement voisine de Tinian, s’envoleront bientôt pour Tokyo - qui n’est plus qu’à 2 360 km - et bien d’autres villes de ce Japon honni et maintenant promis à l’incinération

Mais dans l’immédiat, la première victime de la chute de Tinian, de cette île qui est aussi le premier mais certainement pas le dernier territoire japonais conquis par les Américains, n’est autre que le général Hideki Tōjō, qui dirige le pays d’une main de fer depuis octobre 1941, et qui l’a engagé dans une guerre qu’il est à présent condamné à perdre.

Contraint à la démission le 18 juillet, Tōjō est remplacé quatre jours plus tard par un autre général au moins aussi ultra que lui, Kuniaki Koiso, qui d’emblée annonce sa ferme intention de continuer la guerre…

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