jeudi 27 février 2020

6301 - Ciel de Provence

Le Débarquement de Provence : un fulgurant succès... aux antipodes de l'Italie
… Provence, 15 aout 1944

Mais au bout du compte, le principal adversaire d’Alexander, de Clark, de Leese et des Alliés en Italie n’est ni Kesselring, ni l’Armée allemande, ni la Ligne Gothique, ni même le prochain et inévitable retour de l’automne : c’est tout simplement la Bataille de France, et en particulier le Débarquement de Provence qui, non content d’avoir drainé une bonne partie des ressources jusque-là allouées au Front italien, se déroule, contrairement à lui, beaucoup mieux que prévu !

Car le 15 aout, alors que la 8ème Armée britannique était occupée à se redéployer sur la côte Adriatique, et la 5ème américaine à se prélasser entre Pise et Florence, la 7ème Armée américaine (1) d’Alexander Patch et "l’Armée B" (2) française de Jean de Lattre de Tassigny ont débarqué entre Toulon et Cannes dans le cadre de l’Opération Anvil que Churchill, comme nous l’avons vu, a préféré rebaptiser Dragoon mais qui, n’en déplaise au Vieux Lion, progresse quant à elle de façon fulgurante !

Sisteron est en effet libérée dès le 19, Gap le 20, et Grenoble le 22. Le 23, c’est le tour de Toulon, suivie, six jours plus tard, par Marseilles. Encore une semaine, et Lyon tombe à son tour; encore deux, et, le 12 septembre, les forces alliées qui remontent la Vallée du Rhône font leur jonction, en plein coeur de la Bourgogne, avec celles qui ont débarqué en Normandie au début du mois de juin.

Mais le 25 aout, les 1ère D.B. et 4ème D.I. française et américaine ont triomphalement fait leur entrée dans Paris, qui s’était soulevée six jours plus tôt, et beaucoup pronostiquent déjà la fin de la guerre pour la Noël !

En regard de ces formidables succès, et de cet avenir qui s'annonce maintenant radieux, que pèse à présent l’Italie et la modeste Opération Olive que Leese se prépare  à lancer vers la non moins modeste ville de Rimini

(1) la 7ème Armée américaine comprenait alors essentiellement des 3ème, 36ème et 45ème D.I. qui, comme nous l’avons vu, avaient jusque-là combattu à Anzio puis à Rome, sous la bannière de la 5ème Armée de Clark
(2) composée à près de 90% de soldats de l’ex "Armée d’Afrique" et en particulier des quatre divisions du CEF retirées du Front italien, « l’Armée B » ne deviendra officiellement "1ère Armée française" qu’en septembre 1944

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour!
En anglais Marseilles prend un S , pas en français...dieu sait pourquoi, ce sont les mystères de la translittération , après tout les français parlent bien de Beveziers pour désigner le cap britannique de Beachy Head (et la bataille navale qui va avec) ...cdlt

Anonyme a dit...

"Marseille", pas "Marseilles".