mercredi 26 février 2020

6300 - déjà redoutable au naturel

Tourelle de char Panther, sur la Ligne Gothique
… fin aout, Kesselring a en effet toutes les raisons d’être satisfait : grâce au répit que leur ont fourni les Alliés, ses troupes, épuisées par plusieurs mois de combat et ne pouvant plus compter, depuis le Débarquement de Normandie, sur aucune perspective de renforts, peuvent au moins disposer, grâce à la Ligne Gothique, de positions défensives très efficaces.

Sur une profondeur qui peut atteindre jusqu’à 16 kms (!), cette Ligne s’appuie en effet sur un massif montagneux difficilement franchissable, dont les plus hauts sommets dépassent d'ailleurs les 2 000 mètres, et qui court sur plus de 200 kms entre le port de La Spezia, à l’Ouest, et celui de Pesaro, à l’Est.

Déjà redoutable en soi, cet obstacle naturel se voit d'autre part secondé par d’innombrables tranchées et casemates bétonnées, certaines couronnées d’une tourelle de char Panther, ainsi que par plusieurs centaines de canons et par plus de 2 000 mitrailleuses, dont les tirs sont bien entendus prévus pour se croiser et rendre ainsi infernale la progression des soldats alliés, qui, non contents de devoir de surcroît affronter des dizaines de kms de barbelés ainsi que de nombreux champs de mines, ne pourront guère compter sur le soutien de leurs propres blindés, vu la nature-même du terrain !

Du reste, l'ironie veut que si les Alliés, depuis le début de la Bataille d’Italie, ont toujours davantage souffert du manque de fantassins que du manque de chars, ce déséquilibre n’a jamais été aussi criant que sur la Ligne Gothique et en cette fin d’été 1944 (!),... ce qui fait d’autant plus regretter le départ des divisions du Corps Expéditionnaire Français et de leurs frustres mais très efficaces soldats algériens, marocains ou tunisiens, bien mieux adaptés à la marche et au combat en région montagneuse que leurs homologues britanniques ou américains…

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