dimanche 13 octobre 2019

6174 - pas un cadeau

Soldats américains du VIème Corps, à Caiazzo, octobre 1943
John Porter Lucas n’a pourtant rien du très inepte Frederick Stopford : plus encore qu’Ernest Dawley, auquel il a succédé après Salerne à la tête du VIème Corps, Lucas est un vieux soldat, certes autant dénué de génie que de charisme, mais du moins combatif et toujours porté à faire de son mieux, dans la mesure de ses compétences et des moyens dont il dispose.

En octobre 1943, il a ainsi mené ses divisions de l’autre côté de la Volturno,  et, en novembre, leur a fait traverser la Ligne Bernhard dans la boue et sous des pluies torrentielles.

Le mois suivant, enfin, il a vu les 3ème, 36ème et 45ème divisions américaines remplacées - considérable nouveauté, nous y reviendrons - par des divisions françaises (1) essentiellement composées de soldats nord-africains et commandées par le général Alphonse Juin, appelé - mais n’anticipons pas - à bientôt faire parler de lui.

Et c’est à la suite de cette réorganisation que Lucas s’est vu offrir - si tant est qu’on puisse appeler cela un cadeau (!) - la tâche de mener le futur débarquement à Anzio avec la 3ème D.I. américaine de Truscott et la 1ère D.I. britannique de Penney, renforcées de quelques unités de Rangers.

Contrairement à Stopford, Lucas qui, de sa propre initiative, a d'ailleurs réussi à mettre sur pieds un train de plusieurs centaines de mules et de mulets pour ravitailler les troupes jusque dans les endroits les plus difficiles d'accès, ne manque ni de talent, ni d’expérience des combats, ni même d'ingéniosité, mais il n’en souffre pas moins lui aussi de ce qu’on pourrait appeler le "Syndrome de Gallipoli"…

(1) le Corps Expéditionnaire Français d'Italie (CEFI) est essentiellement composé d’unités appartenant à l’Armée d’Afrique qui, comme nous l’avons vu, avait également joué un grand rôle lors de la Bataillen des Dardanelles.

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