dimanche 22 septembre 2019

6153 - la victoire de Kesselring

Tank britannique enlisé dans la Biferno : l'image-type de la Bataille d'Italie
… 19 octobre 1943

Devant la Volturno et la Biferno, et même s’ils n’en ont pas encore clairement conscience, Clark et Montgmomery viennent tout bonnement d’écrire le scénario de ce que sera la Campagne d’Italie jusqu’à sa conclusion finale, en mai 1945, à savoir une interminable routine d’attaques sur des positions que l’ennemi défend avec efficacité pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines… avant de retraiter tranquillement sur d’autres positions simplement situées quelques kilomètres plus loin et déjà préparées à son attention !

Et de fait, si les batailles de la Volturno et de la Biferno peuvent techniquement être qualifiées de victoires alliées, elles n’en constituent pas moins deux succès supplémentaires pour Kesselring et sa doctrine défensive,... et surtout deux succès qui finissent par faire pencher Hitler en sa faveur.

Le 19 octobre, le Führer décide en effet de se rallier définitivement aux arguments de Kesselring et même de lui confier le commandement de toutes les forces allemandes en Italie, ce qui, de facto, place donc Rommel sous ses ordres, une situation que n’apprécie évidemment pas l’ex renard-du-désert, et qui va d'ailleurs l’inciter à accepter de devenir, le 4 novembre suivant, "Inspecteur-général des Défenses occidentales", un titre ronflant pour un poste spécialement créé pour l’occasion, mais qui ne constitue en fait qu'un vulgaire lot de consolation, puisqu’il n’est pour l’heure assorti du commandement d’aucune troupe (!) et se limite en pratique à la possibilité pour l’intéressé de voyager à sa guise tout au long du Mur de l’Atlantique pour émettre toutes les recommandations qu’il veut sans même avoir la garantie que celles-ci seront bel et bien suivies d’effet !

Et pour Kesselring, la victoire est d'autant plus totale que le placardage de Rommel va maintenant lui permettre de mener la guerre qu'il veut sans plus avoir de comptes à rendre à quiconque, y compris à Hitler qui, il est vrai, n'a jamais considéré, et ne considérera jamais, le Front italien comme un Front vital pour le Reich...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour, et compliments pour ce blog.

Il me semble bien que la propagande allemande a exploité cet enlisement des alliés en Italie avec une affiche intitulée "It's a long way to...ROME" (fine allusion à la célèbre chanson de soldats "It's a long way to tiperary").
On y voit deux escargots portant , l'un union jack et l'autre la bannière étoilée cheminant le long d'une route dans un décor évoquant un pays ensoleillé .

Ce qui est le plus curieux, dans cette histoire c'est que Kesselring, contrairement à ses collègues du front russe ne se soit pas vu intimer l'ordre hitlérien habituel de "tenir coûte que coûte jusqu'au dernier homme et à la dernière balle de fusil".