vendredi 15 juin 2018

5589 - la culture du déni

La coque inachevée du Kasagi, à Sasebo, après la guerre
... mais pour l’heure, et pour le Japon, la disparition des porte-avions Zuikaku, Zuiho, Chitose et Chihoda au large du Cap Engano, le 25 octobre 1944, marque en tout cas la fin officieuse d'une aéronavale embarquée qui, à peine trois ans plus tôt, était pourtant la première du monde !

Jusqu’au printemps 1945, les autorités nippones vont pourtant se réfugier dans la culture du déni, et continuer à agir comme si de rien n'était.

Mais à quoi bon continuer à mettre ou remettre en service des porte-avions déjà construits – comme le Shinano ou l’Amagi – quand le manque d’essence interdit dès à présent aux pilotes de s’entraîner à décoller ou atterrir depuis leur pont d’envol ?

Et à quoi bon continuer de construire de nouveaux porte-avions – comme le Kasagi ou l'Aso – lorsqu’on sait déjà qu’au moment prévu pour leur lancement, on n’aura de toute manière plus assez de mazout pour simplement les faire naviguer ?

De fait, et jusqu’à la Capitulation japonaise, c’est aux seuls avions basés à terre – ceux de l’Armée mais aussi de la Marine – que va revenir le privilège - si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi - d’en découdre avec les innombrables flottilles d’invasion américaines, sur lesquelles, faute de tout autre moyen encore disponible, on se précipitera en masse pour s'y faire exploser…

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