jeudi 14 juin 2018

5588 - des statistiques décourageantes

Le Bunker Hill, victime d'une attaque-suicide, 11 mai 1945
… piloter un avion-suicide pour un vol unique et sans retour n'exige sans doute pas de compétences particulières ni, surtout, des centaines d'heures d'entraînement préalable.

Mais réussir à trouver puis à frapper, en pleine mer, un navire de (relativement) petites dimensions, et à le frapper alors qu'il zigzague lui-même à pleine vitesse et projette un feu d'enfer afin de se soustraire à l'attaque, tout cela constitue un exercice autrement plus difficile, auquel les jeunes pilotes japonais ont d'autant plus de mal à satisfaire qu'ils doivent de surcroît composer avec les chasseurs mais aussi avec la DCA des autres navires américains.

Avec seulement 15% de coups au but, le pourcentage de réussite des avions-suicide est finalement très faible, ce qui signifie que l'immense majorité des jeunes kamikazes est tout simplement condamnée à mourir sans même avoir réussi à blesser ne serait-ce qu'un seul marin américain !

Et même couronnées de succès, ces attaques sont loin de provoquer des dégâts irréversibles : moins de 10% des navires frappés - une soixantaine au total, par ailleurs tous de petit tonnage et sans le moindre blindage - seront en effet envoyés par le fond !

A l'instar d'Onishi, on pourra toujours dire - et le fait ne saurait être contesté - que ces résultats auraient encore été bien plus faibles si les attaques avaient été menées de manière conventionnelle, donc en laissant un certain espoir de survie aux pilotes et à leurs avions, mais du point de vue strictement militaire, et en particulier du point de vue des porte-avions, c-à-d des seuls bâtiments véritablement vitaux pour l'effort de guerre allié, l’échec est en revanche sans appel, puisque seuls trois petits porte-avions d'escorte seront finalement coulés par les attaques suicide qui, à la Capitulation, auront également coûté à l'Aviation japonaise près de 4 000 avions, et autant de pilotes...

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