mercredi 29 novembre 2017

5391 - "Bon Dieu, Amiral, vous ne pouvez pas déclencher une guerre privée de votre propre initiative !"

"On tire d'abord et on discutera ensuite", Halsey, novembre 1941
... affolé par les implications d'un tel ordre, son chef d'opérations, le Commodore Buracker se précipite

- "Vous rendez-vous compte que cela signifie la guerre ?" demande-t-il à Halsey
- "Oui", répond ce dernier
- "Bon Dieu, Amiral", reprend Buracker, "vous ne pouvez pas déclencher une guerre privée de votre propre initiative ! Qui va va en assumer la responsabilité ?"
- "Je l'assumerai", rétorque Halsey, "On tire d'abord et on discutera ensuite. C'est ce que je vais faire si quoi que ce soit se dresse sur ma route" (1)

En cas de rencontre avec les Japonais, Halsey est donc prêt à déclencher une guerre, fidèle en cela à sa philosophie selon laquelle un commandant, sur sa passerelle, aura toujours une meilleure vue de la situation et de la conduite à tenir que son supérieur, dans un bureau à l'État-major

A sa décharge, il est aussi conscient du fait qu'avec le peu de moyens dont il dispose en ce moment, il n'aura le choix, en cas de mauvaise rencontre, que de fuir ou de combattre, et aussi que, la fuite étant exclue par principe, sa meilleure chance sera alors de tirer le premier.

"Je croyais", écrira-il plus tard, "que la guerre n'était qu'une question de jours, peut-être d'heures, et que si nous avions à combattre, notre seule chance de survivre, et même de pouvoir envoyer un message d'alerte au commandant-en-chef avant que nos bâtiments soient annihilés, était de frapper le premier coup. J'avais le sentiment que je serais pleinement justifié de le faire"

(1) Wikovits, op cit, page 45

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