mercredi 6 mai 2015

4443 - "d'un point de vue politique, l'intérêt d'envoyer un bâtiment réellement moderne ne fait aucun doute"

... Londres, 20 octobre 1941

Trois jours plus tard, flanqué du même Tom Phillips, c'est donc un Dudley Pound en parfaite connaissance de la volonté de Churchill qui se présente au 10, Downing Street.

Avec toute la conviction dont il est capable, le Premier Lord de la Mer s'efforce de convaincre le Premier Ministre de Grande-Bretagne de l'absolue nécessité de conserver les trois King George V dans les eaux européennes afin d'être en mesure de parer une éventuelle sortie du Tirpitz.

Mais Churchill balaye ses arguments les uns après les autres, soulignant au final "que le Cabinet de Guerre est prêt à accepter les pertes marchandes qui pourraient survenir si le Tirpitz se décidait à sortir dans l'Atlantique"

"D'un point de vue politique", renchérit le Ministre des Affaires étrangères Anthony Eden, "l'intérêt d'envoyer un bâtiment réellement moderne ne fait aucun doute. Notre faiblesse politique actuelle réside dans le fait que les Japonais ne sont pas confrontés à la certitude que les États-Unis et nous-mêmes agiront si, par exemple, ils se décident à envahir la Thaïlande ou à attaquer la Russie".

Attaqué de toute part par les politiques, et nullement défendu par les militaires des autres Armes également conviés à la réunion, Pound n'a cette fois d'autre choix que de capituler, tout en arrachant néanmoins une importante concession : le King George V dont il accepte finalement de se départir voguera - très ostensiblement - vers l'Extrême-Orient... mais s'arrêtera au Cap, et n'en bougera plus sans son ordre !

Et comme le Duke of York est encore jugé trop "vert" pour pareille traversée, c'est donc le Prince of Wales, ce rescapé de la Bataille du Détroit du Danemark, qui va prendre le large...

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