Et de fait, la tragédie du PQ-17 ne fait que commencer : à 10h15, l'U-88 a ainsi expédié l'Américain Carlton (1), chargé à ras-bord de tanks et de munitions.
Mais pour les Allemands, le principal sujet de satisfaction est ailleurs : peu avant 07h00, un appareil de la Luftwaffe a en effet réussi à repérer la force principale de Tovey - et surtout le porte-avions Victorious - à quelque 300 kms à l'Ouest de l'Île aux Ours et à plus de 600 kms de l'Altenfjord où mouille toujours le Tirpitz, soit bien trop loin pour représenter une quelconque menace pour ce dernier.
Aussitôt informé de cette bonne nouvelle, Carls s'est empressé, sur le coup de 09h00, de réclamer de Raeder l'autorisation de lancer Rösselsprung, mais Raeder, de son côté, n'a eu d'autre choix que de la réclamer à Hitler, ou plus exactement de prier Krancke de la demander au Führer en son Q.G. de Rastenburg.
Ce n'est donc qu'à 11h30 que la réponse - positive - a finalement été communiquée à Carls, et à travers lui à Schniewind et au cuirassé Tirpitz.
Mais aussi positive soit-elle, cette réponse est néanmoins assortie de deux sérieux bémols : si le Tirpitz est effectivement autorisé à sortir de l'Altenfjord sans délai, et à se lancer à la poursuite des cargos du PQ-17, son attaque devra néanmoins être stoppée si des reconnaissances ultérieures venaient à démontrer que le Victorious représente à nouveau une menace ou - et c'est bien là le problème - si le Tirpitz lui-même était repéré en mer par l'ennemi avant qu'il ne soit en mesure de frapper.
Comment faire la guerre dans ces conditions ?
(1) 3 morts, 42 survivants
Aucun commentaire:
Publier un commentaire