mardi 24 juillet 2012

3427 - "En autant que nous ayons assez de munitions, le PQ-17 pourrait aller n'importe où !"

... 4 juillet 1942, 20h30


Après une demi-heure de canonnade furieuse, le calme est subitement retombé sur la Mer de Barents, où le dernier Heinkel 111 torpilleur a disparu sous l'horizon.

Sur les ponts des cargos, jonchés de milliers de douilles de balles et d'obus, chacun s'efforce à présent de rassembler ses esprits... et de mesurer l'étendue des dégâts.

Si le flanc droit du convoi a miraculeusement échappé au pire grâce à la muraille de fer et de feu fort opportunément dressée par le Wainwright, le flanc gauche, lui, a payé un lourd tribu à l'attaque allemande : le Navarino britannique et le William Hooper américain ont en effet leur compte (1), mais bien que lui aussi frappé par une torpille, le pétrolier soviétique Azerbaïdjan a réussi à échapper au pire et s'avère même capable, par un miracle que personne ne s'explique, à poursuivre sa route avec son équipage presque entièrement composé de femmes-soldats !.

Alors que s'égrènent les dernières heures du 4 juillet 1942, le bilan de la journée s'avère étonnament positif puisque même en y ajoutant le Christopher Newport, coulé dans la matinée, le PQ-17 n'a finalement perdu que trois cargos,... tout en réussissant à abattre trois appareils allemands.

"En autant que nous ayons assez de munitions, le PQ-17 pourrait aller n'importe où !" (1) note, non sans emphase, le Commandeur Broome dans son journal de bord.

Mais la chance, hélas, est sur le point de tourner...

(1) réduit à l'état d'épave, le William Hooper sera finalement coulé par le sous-marin U-334
(2) Irving, op. cit, page 109

3 commentaires:

omen999 a dit...

le maintien à flot du pétrolier soviétique peut aussi en partie s'expliquer par le fait que les torpilles F5b dont étaient équipés les He111 étaient munies d'une charge sensiblement plus faible que celle des torpilles d'U-Boot (autour de 200 kg au lieu de 280 kg) même si ça n'en faisait pour autant des pétards mouillés...

D'Iberville a dit...

La Lufwaffe avait d'ailleurs éprouvé d'énormes difficultés à concevoir ses torpilles, finalement réalisées sans la moindre aide, mais au contraire contre l'opposition continue de la Kriegsmarine qui, pour des raisons faciles à deviner, craignait de se voir évincée sur mer

Anonyme a dit...

Il faut voir aussi qu'un pétrolier est un navire très compartimenté et suréquipé en pompes diverses qui peut rester à flot longtemps même avec des compartiments crevés (voir l'agonie du Prestige qui aurait pu largement rallier un port avant de se casser en deux si les autorités maritimes espagnoles ne l'avaient pas rejeté au large) ... ou Si on veut s'en tenir à l'époque de la 2° guerre mondiale au pétrolier américain periclès , percé come une passoire qui parvint malgré tout à malte.

Sur un pétrolier le vrai problème c'est l'incendie plus que la voie d'eau, contrairement à un minéralier, par exemple qui une fois crevé coule en quelques petites minutes.

Excellent blog mais ne faut il pas écrire "payer un lourd tribuT" plutôt que "tribu" comme pour les zoulous?
cordialement