samedi 14 avril 2012

3326 - trouver un vainqueur

... on a coutume de dire que les guerres font des vainqueurs et des vaincus, mais dans le cas coréen, les seconds sont bien plus nombreux, et en tout cas plus faciles à identifier, que les premiers.

Dans le camp des perdants, les Nations-Unies occupent assurément une place de choix.

Si la Guerre de Corée fut, aux dires-mêmes du Président Truman, "une opération de police sous l'égide des Nations-Unies", et si les Nations-Unies ont effectivement condamné l'invasion nord-coréenne (résolution 82 du 25 juin 1950) puis autorisé la constitution et l'envoi d'une force militaire internationale pour aider la Corée du Sud à lutter contre cette invasion (résolution 83 du 27 juin), elles ont ensuite clairement démontré à la fois leur incapacité à mener elles-mêmes les opérations sur le terrain, puis finalement à y mettre un terme.

Car, de facto, cette guerre qui n'osa jamais dire son nom fut principalement, pour ne pas dire exclusivement, une guerre américaine : c'est l'Amérique, et elle seule, qui a fourni 80 % des soldats "onusiens" et la quasi-totalité de leurs armes et de leur logistique; ce sont des généraux américains - à commencer par MacArthur - qui pendant trois ans ont dicté leurs ordres; et même s'ils l'ont fait au nom des Nations-Unies, ce sont d'autres généraux américains - William Harrison puis Mark Clark - qui ont finalement signé la convention d'armistice du 27 juillet 1953.

Loin d'améliorer les choses, le constant élargissement des Nations-Unies à de nouveaux pays, le retour en force de l'URSS à un Conseil de Sécurité que Staline boycottait depuis janvier 1950, et finalement l'entrée de la Chine à ce même Conseil, en octobre 1971, ont par la suite transformé cet outil imparfait parce que dominé par les États-Unis en un "grand machin" simplement inefficace et de moins en moins pertinent.

En Corée comme ailleurs...

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