mercredi 19 octobre 2011

3148 - ... et étirement

... la multiplication quasi-anarchique des opérations militaires menées d'un bout à l'autre de la Corée du Nord, contribue naturellement à maintenir sous pression des lignes de ravitaillement qui ne cessent par ailleurs de s'allonger au fur et à mesure que l'on se rapproche du Yalu.

Il y aussi la météo qui se dégrade progressivement : au Nord de Pyongyang, les soldats de l'ONU n'ont pu s'empêcher de remarquer les premières gelées au sol... et de se demander ce qu'attendait l'intendance pour fournir enfin des vêtements chauds aux combattants toujours en tenues d'été.

Pour ne rien arranger, l'offensive elle-même reste divisée entre deux bras - le Xème Corps et la 8ème Armée - qui s'ignorent mutuellement mais se disputent les ressources, et entre deux chefs - Almond et Walker - qui ne se parlent pas et se méprisent souverainement.

Et enfin, il y a MacArthur lui-même qui, à Tokyo, dans son palais du Daï-Ichi, vit plus que jamais dans son propre rêve, protégé du dehors, et des mauvaises nouvelles du dehors, par une incroyable noria de flagorneurs qui ne lui livrent jamais que les informations qu'il a envie d'entendre.

"Général, vous n'avez pas d'État-major, vous avez une cour !", lui avait déjà reproché George Marshall (1) lors de la guerre précédente.

Loin de s'améliorer, la situation n'a fait que s’aggraver avec les années et, en cette fin d'octobre 1950, elle va déboucher sur une tragédie...

(1) chef d'État-major de l'Armée

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