jeudi 20 octobre 2011

3149 - l'autiste-en-chef

… MacArthur ne se préoccupe pas du froid qui s’installe, des lignes de communication qui s’étirent, du ravitaillement qui parvient de plus en plus difficilement aux unités de première ligne.


MacArthur ne s’intéresse pas aux détails de la guerre qu’il doit mener ni au terrain sur lequel elle se déroule : durant toute sa longue carrière, il ne s’est jamais intéressé aux premiers et refuse toujours de passer plus d’une journée consécutive sur le second.

MacArthur ne redoute pas un conflit avec la Chine – qui est tout de même une nation de 600 millions d’habitants. Pire : à diverses reprises, il a publiquement laissé entendre qu’il souhaitait un tel conflit, lequel lui permettrait alors, tel un moderne Saint-Georges, de combattre puis de terrasser le dragon communiste.

MacArthur est un militaire professionnel qui, malgré cela, et malgré plus de cinquante années passées dans l’armée, ne réalise pas l’incroyable incongruité du commandement indépendant et bicéphale qu’il a lui-même créé, et des risques que pareille structure fait courir aux soldats, lesquels n’ont tout de même qu’une vie et aucun désir de l’abandonner sur un si piètre terrain que la Corée.

MacArthur est l'autiste-en-chef, qui ne s’inquiète de rien et n’entend rien ni personne – même pas les directives du Président - ce dont les Chinois – qui ont évidemment étudié son dossier et ses tactiques – sont bien décidés à profiter.

MacArthur, donc, est le principal responsable des événements qui vont se produire et déboucher sur la plus longue et la plus humiliante retraite de toute l’histoire de l’armée américaine

Mais MacArthur est également le produit de politiciens et de généraux qui se sont avérés incapables de le contrôler, et aussi de conseillers qui n’ont nullement mérité ce titre mais seulement celui de lèche-bottes et qui néanmoins, et comme presque toujours dans la longue Histoire des Guerres, vont hélas échapper aux conséquences de leur propre incurie…

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