... les ponts se réparent, les machines-outils se remplacent, les cratères se remplissent, les incendies s'éteignent, les ruines se déblaient,... et d'autant plus facilement que la ville est industrielle et fortement peuplée.
Pour l’assaillant, il importe donc de répéter fréquemment le bombardement, de ne pas laisser le moindre répit à l'adversaire en sorte que, épuisé, celui-ci finisse par signer la Paix, ce qui est bien le but final de la manœuvre, régulièrement rappelé - avant et après les raids - par le largage de milliers de tracts, appelant la population à déserter les usines, à quitter les villes et, in fine, à se révolter contre ses dirigeants.
Tant qu'il y aura une production de guerre en Allemagne, déclare ainsi Churchill dans un de ces tracts, "toutes les villes industrielles allemandes constitueront un théâtre d'opérations. Un civil qui se trouve sur ce théâtre d'opérations court évidemment autant de risques de perdre la vie qu'un civil qui se trouve sans autorisation sur un champ de bataille. S'agissant des femmes et des enfants, ils n'ont rien à faire sur un champ de bataille" (1)
Bien entendu, le Pouvoir en place réprime sévèrement, et condamne même à mort, ceux qui s'emparent de pareils tracts ou se laissent aller à des comportements ou propos jugés "défaitistes". La ville grouille d'indicateurs de la Police, presque tous bénévoles et qui ne sont autres que les citadins eux-mêmes. Chacun soupçonne l'autre d'être un délateur, se méfie, se replie sur lui-même,... mais n'hésite pas pour autant à dénoncer son voisin, voire ses parents ou son conjoint. A mesure que la défaite se rapproche, la répression se fait plus impitoyable. L'écoute de la radio ennemie est passible des tribunaux. En 1945, le simple fait de hisser un drapeau blanc à un balcon allemand vaut exécution immédiate et sans jugement de tous les occupants de la maison.
Après le bâton vient évidemment la carotte. Loin de s'affaiblir, l'État se renforce par les bombardements, ou plus exactement par la relation d'obligés que les bombardements créent entre les sinistrés et lui.
Dictatorial ou non, l'État est en effet le seul capable d'organiser les secours, de venir en aide à ceux qui ont tout perdu, de leur distribuer nourriture et boisson, de les reloger, de leur procurer mobilier et vêtements de remplacement, dut-il pour cela les rafler dans toute l'Europe. Car le bombardement de l'Allemagne ruine surtout les États et les citoyens des pays occupés par l'Allemagne - nous y reviendrons dans une autre chronique - lesquels se voient contraints d'y exporter leurs biens manufacturés et leurs produits agricoles.
Pour l'assaillant, la réparation des biens détruits, et l'absence de révolte chez les sinistrés, constituent évidemment autant d'invitations à répéter les bombardements. Les villes sont donc bombardées et rebombardées des dizaines de fois. Certaines, comme Berlin, plusieurs centaines...
(1) Jorg Friedrich, "L'Incendie", page 209
Pour l’assaillant, il importe donc de répéter fréquemment le bombardement, de ne pas laisser le moindre répit à l'adversaire en sorte que, épuisé, celui-ci finisse par signer la Paix, ce qui est bien le but final de la manœuvre, régulièrement rappelé - avant et après les raids - par le largage de milliers de tracts, appelant la population à déserter les usines, à quitter les villes et, in fine, à se révolter contre ses dirigeants.
Tant qu'il y aura une production de guerre en Allemagne, déclare ainsi Churchill dans un de ces tracts, "toutes les villes industrielles allemandes constitueront un théâtre d'opérations. Un civil qui se trouve sur ce théâtre d'opérations court évidemment autant de risques de perdre la vie qu'un civil qui se trouve sans autorisation sur un champ de bataille. S'agissant des femmes et des enfants, ils n'ont rien à faire sur un champ de bataille" (1)
Bien entendu, le Pouvoir en place réprime sévèrement, et condamne même à mort, ceux qui s'emparent de pareils tracts ou se laissent aller à des comportements ou propos jugés "défaitistes". La ville grouille d'indicateurs de la Police, presque tous bénévoles et qui ne sont autres que les citadins eux-mêmes. Chacun soupçonne l'autre d'être un délateur, se méfie, se replie sur lui-même,... mais n'hésite pas pour autant à dénoncer son voisin, voire ses parents ou son conjoint. A mesure que la défaite se rapproche, la répression se fait plus impitoyable. L'écoute de la radio ennemie est passible des tribunaux. En 1945, le simple fait de hisser un drapeau blanc à un balcon allemand vaut exécution immédiate et sans jugement de tous les occupants de la maison.
Après le bâton vient évidemment la carotte. Loin de s'affaiblir, l'État se renforce par les bombardements, ou plus exactement par la relation d'obligés que les bombardements créent entre les sinistrés et lui.
Dictatorial ou non, l'État est en effet le seul capable d'organiser les secours, de venir en aide à ceux qui ont tout perdu, de leur distribuer nourriture et boisson, de les reloger, de leur procurer mobilier et vêtements de remplacement, dut-il pour cela les rafler dans toute l'Europe. Car le bombardement de l'Allemagne ruine surtout les États et les citoyens des pays occupés par l'Allemagne - nous y reviendrons dans une autre chronique - lesquels se voient contraints d'y exporter leurs biens manufacturés et leurs produits agricoles.
Pour l'assaillant, la réparation des biens détruits, et l'absence de révolte chez les sinistrés, constituent évidemment autant d'invitations à répéter les bombardements. Les villes sont donc bombardées et rebombardées des dizaines de fois. Certaines, comme Berlin, plusieurs centaines...
(1) Jorg Friedrich, "L'Incendie", page 209
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