... à Stalingrad, la Wehrmacht a amèrement regretté de ne pas posséder de mortiers de gros calibre réellement adaptés aux combats de rues
Conçus pour l'écrasement des fortifications bétonnées, les monstrueux Karl de 600mm sont non seulement surdimensionnés pour pareille tâche, mais de surcroît trop difficiles à transporter et à mettre en œuvre, et trop vulnérables au feu de l'artillerie ennemie, ou même de ses fantassins.
L'idéal aurait été de disposer de mortiers plus "raisonnables" et directement transportables au cœur des villes assiégées. En 1943, l'existence d'un grand nombre de châssis de tanks plus ou moins démodés va pousser les ingénieurs allemands à installer de telles armes (en calibre 150mm) sur des châssis de Panzers IV qui, en théorie du moins, leur apporteront ainsi la mobilité nécessaire.
Baptisé Brummbär, et construit à moins de 300 exemplaires à partir du printemps 1943, l'engin est cependant loin de constituer une franche réussite. Le poids et le recul du canon exercent en effet de sévères contraintes sur le châssis, et la casemate aussi massive que désespérément verticale en fait une cible de choix même pour l'artilleur le plus myope.
Nonobstant ces handicaps, la puissance de feu impressionnante et rapidement disponible représente un sérieux atout pour une infanterie allemande qui, malheureusement pour elle, est désormais sur la défensive et n'a donc plus franchement besoin de ce mortier mobile apparu trois ans trop tard !
Ce navrant constat ne va pourtant nullement empêcher les ingénieurs allemands de récidiver avec SturmTiger, mortier lance-missile lui aussi destiné à appuyer l'action de l'infanterie en zone urbaine,... et bien entendu beaucoup plus gros, plus lourd et plus vulnérable que son prédécesseur
Fondamentalement, le Sturmtiger est en effet un (très) gros Brummbär, utilisant un invraisemblable mortier lance-roquette de 380mm installé sous une épaisse casemate rectangulaire, elle-même fixée sur un châssis de Tiger I réformé. Originellement destiné à la lutte anti sous-marine, le mortier est capable de tirer à plus de 5 000 mètres un projectile de 1,5 mètre de long et de 350 kgs.
Le tank étant lui-même protégé par des plaques d'acier atteignant 15cm à l'avant et 8cm sur les côtés, le poids total bondit à près de 70 tonnes, contre moins de 30 au Brummbär.
Naturellement, la mise au point d'un tel monstre - qui ne sera construit qu'à 14 exemplaires (!) - va prendre tellement de temps qu'il faudra attendre l'été 1944 avant qu'il soit prêt à entrer en service, soit bien après la date où il aurait pu être utile à la Wehrmacht
Comme tant d'autres, il sera néanmoins - mais bien davantage pour des raisons de basse vengeance que pour de véritables impératifs tactiques - testé en août de la même année, pour réprimer l'insurrection de Varsovie, après quoi il retraitera au même rythme que les armées allemandes, et finira le plus souvent abandonné sur le bord des routes par ses équipages, faute d'essence ou suite à des problèmes mécaniques...
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