
... lorsque, le 11 novembre 1918, s'élèvent enfin les échos des trompettes proclamant l'Armistice et la fin d'une boucherie qui a fait plus de 9 millions de morts, ce jour-là, donc, le bilan réel des "super-canons" apparaît pour le moins fort mitigé.
Comme toutes les guerres précédentes, celle de 14-18 a été menée, et gagnée, par des pièces de calibre moyen à mi-lourd - du 75mm français au 210mm allemand - fabriquées à des dizaines de milliers d'exemplaires.
Trop difficiles à déplacer et à mettre en oeuvre, a fortiori dans la boue des tranchées, les pièces de très gros calibre, construites quasiment à la pièce, n'ont joué qu'à la marge, pour des tâches bien précises et inaccessibles aux canons "ordinaires" - comme l'écrasement des fortifications ou le tir à grande distance.

En voulant toujours faire mieux que leurs adversaires, les ingénieurs de Krupp, et à leur suite ceux de Schneider, ont finalement fait moins bien, et en tout cas trop coûteux et trop complexe pour une véritable utilisation au quotidien, sur un véritable champ de bataille
Pour autant, ce n'est pas ce constat de rendements décroissants, ni même les coupes drastiques dans les budgets militaires dès le retour de la paix qui, pendant près d'une génération, vont mettre l'artillerie super-lourde en repos forcé. C'est l'apparition inattendue d'un nouveau guerrier promis à un bien meilleur avenir : l'avion multimoteurs de bombardement.

Si les canons géants continuent de fasciner les États-majors - et les populations - leur avenir militaire semble bel et définitivement derrière eux.
L'arrivée au Pouvoir d'Adolf Hitler, en janvier 1933, va pourtant les ramener sur le devant de la scène...
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