samedi 9 mai 2009

2253 - un premier bilan fort mitigé

... lorsque, le 11 novembre 1918, s'élèvent enfin les échos des trompettes proclamant l'Armistice et la fin d'une boucherie qui a fait plus de 9 millions de morts, ce jour-là, donc, le bilan réel des "super-canons" apparaît pour le moins fort mitigé.

Comme toutes les guerres précédentes, celle de 14-18 a été menée, et gagnée, par des pièces de calibre moyen à mi-lourd - du 75mm français au 210mm allemand - fabriquées à des dizaines de milliers d'exemplaires.

Trop difficiles à déplacer et à mettre en oeuvre, a fortiori dans la boue des tranchées, les pièces de très gros calibre, construites quasiment à la pièce, n'ont joué qu'à la marge, pour des tâches bien précises et inaccessibles aux canons "ordinaires" - comme l'écrasement des fortifications ou le tir à grande distance.

Encore-là peut-on constater que les "petits" mortiers Skoda de 305mm et les "vieux" canons français habilement recyclés sur voie ferrée se sont avérés non seulement presque aussi efficaces mais surtout beaucoup moins chers et plus faciles d'emploi que les énormes et ultra-modernes Bertha, Lange Max autres Wilhem Geschütz allemands.

En voulant toujours faire mieux que leurs adversaires, les ingénieurs de Krupp, et à leur suite ceux de Schneider, ont finalement fait moins bien, et en tout cas trop coûteux et trop complexe pour une véritable utilisation au quotidien, sur un véritable champ de bataille

Pour autant, ce n'est pas ce constat de rendements décroissants, ni même les coupes drastiques dans les budgets militaires dès le retour de la paix qui, pendant près d'une génération, vont mettre l'artillerie super-lourde en repos forcé. C'est l'apparition inattendue d'un nouveau guerrier promis à un bien meilleur avenir : l'avion multimoteurs de bombardement.

Né peu avant l'Armistice, ce dernier, avec ces mats en bois et ses ailes en toile, apparaît encore bien fragile mais déjà mieux en mesure que le canon de délivrer une importante charge militaire à grande distance. En coulant sans rémission le cuirassé Ostfriesland lors de tests effectués en 1921, l'Américain Billy Mitchell va d'ailleurs bientôt démontrer que les plus gros canons du monde n'offrent aucune protection contre les bombes d'avions.

Si les canons géants continuent de fasciner les États-majors - et les populations - leur avenir militaire semble bel et définitivement derrière eux.

L'arrivée au Pouvoir d'Adolf Hitler, en janvier 1933, va pourtant les ramener sur le devant de la scène...

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