vendredi 28 avril 2006

1146 - Eichmann à Jérusalem

... juridiquement, l'enlèvement d'Eichmann par un commando armé, dans la capitale d'un État étranger et souverain, cet enlèvement contrevient à toutes les règles du Droit international.

Mais compte tenu de la personnalité de l'accusé, et des faits qui lui sont reprochés, on trouve en vérité fort peu de gens pour s'en indigner.

Plus délicate est en revanche l'analyse que l'on peut faire du procès que les Israéliens lui organisent, en 1961.

Certes, les Israéliens ne l'ont pas abattu en pleine rue, et ont refusé toute idée d'exécution sommaire. Ils lui ont offert un procès public, et même la possibilité de se faire assister par plusieurs avocats, c-à-d au final - et pour reprendre l'expression de Robert Jackson à Nuremberg - "bien plus qu'il n'en a jamais accordé à âme qui vive"

Pour autant, il n'est pas question ici d'un quelconque "tribunal international", ni d'un tribunal siégeant dans un "pays neutre" : c'est à Jérusalem que s'ouvre le procès d'Eichmann, le 11 avril 1961; et dans ce procès, juges, procureurs, public, tous sont Juifs, donc survivants ou héritiers plus ou moins directs des victimes des camps.

Difficile, dans ces conditions, de prétendre à la "présomption d'innocence", ou au "principe d'impartialité" : même si les faits qui lui sont reprochés sont accablants, la condamnation d'Eichmann à la peine de mort est acquise d'avance.

Et nul en Israël ne comprendrait qu'il ne finisse pas au bout d'une corde...

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