mardi 28 mars 2006

1115 - Conspiration

... Pour Robert Gellately, "l'Accusation [du Procès de Nuremberg] exagéra l'intentionnalité et la cohérence des plans et des choix politiques nazis".

"Les États-Unis, écrit-il, accueillirent avec un enthousiasme tout particulier l'accusation de conjuration, qui n'était pas étrangère au Droit américain (...) [et qui] avait l'avantage de permettre de rattacher les violations des Droits de l'Homme et de la Loi d'avant 1939 aux crimes autrement plus terribles commis au cours de la guerre".

Mais ce faisant, l'Accusation se condamnait hélas à la tâche - véritablement impossible - de "prouver [hors de tout doute] qu'il existait un plan clair, avec des objectifs partagés par les accusés dès le début du régime".

A contrario, poursuit-il, les avocats des accusés "ne manquèrent aucune occasion de montrer, non sans vraisemblance, qu'une confusion considérable caractérisait l'autorité sous le Troisième Reich. Ils expliquèrent que le système administratif et gouvernemental du régime était aventureux, incohérent et inefficace (1) Les accusés prirent l'habitude de plaider l'ignorance et d'insister sur le caractère hautement compartimenté de l'administration nazie. Tous prétendirent n'en avoir eu qu'une connaissance limitée et n'avoir jamais trempé dans quelque conspiration à long terme que ce soit (2)

Mieux aurait sans doute valu se concentrer sur les aspects les plus paroxystiques et les plus criminels du Troisième Reich - soit les "crimes de guerre" et les "crimes contre l'Humanité" - que sur des allégations de "complot" aussi vagues que difficiles à démontrer...

(1) à ce sujet : Kershaw, Hitler, volume I et II
(2) Gellately, page 18

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