... avec le recul de l'Histoire, seule l'infatuation des puissances occidentales à l'égard des "petits hommes jaunes" peut expliquer leur manque de préparation militaire, et la rapidité avec laquelle elles durent s'enfuir devant les troupes japonaises durant les premiers mois du conflit.
Bien que se sachant la première visée par une éventuelle attaque japonaise avide de s'emparer des ressources pétrolières, l'armée hollandaise d'Indonésie - il est vrai coupée de sa métropole depuis 1940 et ayant à défendre quantités d'îles - manquait autant de préparation que de ressources, et s'était trop longtemps persuadée de la capacité de ses obsolescents bombardiers Martin 139/B10 à détruire toute flotte d'invasion bien avant qu'elle ne parvienne à débarquer des troupes.
Les Australiens et Néo-Zélandais étaient déterminés mais trop peu nombreux, et songeant avant tout à défendre leurs propres côtes.
Sur le papier, les Britanniques disposaient de forces importantes à Ceylan, en Malaisie, à Singapour ou en Birmanie, mais les meilleures d'entre elles avaient depuis longtemps pris le chemin de la métropole pour combattre en Europe. N'étaient restés que du matériel de second plan - comme de vieux chasseurs Hurricane et Buffalo - des chefs incompétents, et des troupes trop souvent alanguies par le climat des Tropiques, comme en témoigna le major Wright dans un rapport de la Royal Australian Air Force (RAAF).
"Plusieurs jours après le début des combats [en Malaisie] j'eus l'énorme surprise de constater que, comme en temps de paix, le personnel au sol de la RAF continuait à ne travailler que le matin, de 7H30 à 12H30, avec une pause réglementaire de 15 minutes en milieu de matinée. La chaleur était, il est vrai, terrible. Toutefois, nous étions en guerre et les mécaniciens japonais, eux, travaillaient toute la journée. Nous pouvions et nous devions faire de même. (..) le commandant local de la RAAF fixa à huit heures la durée normale de travail quotidien pour son personnel au sol. Les Anglais refusèrent cette mesure et les squadrons de la RAF continuèrent de fonctionner avec des mécaniciens, des armuriers et des radios travaillant à mi-temps"
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