mercredi 6 juillet 2005

850 - pétrole, pétrole...

... pour s'emparer de la vaste "sphère de co-prospérité asiatique" à laquelle le Japon aspire, il faut des tanks, des navires de guerre et des avions de combat. Mais pour mouvoir ces tanks, ces navires et ces avions, il faut du pétrole... dont le Japon est dépourvu.

La solution la plus simple est évidemment d'acheter le pétrole directement aux États-Unis, alors premier producteur et exportateur mondial. Mais pour acheter ce pétrole, il faut des dollars que le Japon ne possède pas. Il faut aussi, et de plus en plus, vaincre les réticences du Congrès américain, non seulement peu soucieux de permettre au Japon de se tailler un empire en Asie - où les États-Unis ont également des intérêts - mais aussi de plus en plus préoccupé par la perspective d'une future guerre avec le Japon.

Aux réticences du Congrès et de la Maison Blanche s'ajoute l'opinion publique américaine, scandalisée par la révélation des innombrables massacres japonais en Chine, et notamment à Nankin

En juillet 1939, le gouvernement des États-Unis hausse le ton, et dénonce le traité commercial de 1911 avec le Japon. Il en faut cependant plus pour inquiéter Tokyo qui, un an plus tard, décide de profiter de l'effondrement de la France pour intervenir en Indochine française. En septembre 1940, le Japon s'empare donc du Tonkin, s'attirant les foudres de Washington.

En juillet 1941, l'armée japonaise pousse son avantage, et s'empare de toute l'Indochine. Cette fois, c'est la rupture : le 26 juillet 1941, l'intégralité des avoirs japonais aux États-Unis est gelé, et l'embargo sur le pétrole, décrété. Les Britanniques et les Hollandais - dont le gouvernement est réfugié à Londres depuis l'été 1940 - emboîtent immédiatement le pas des États-Unis, privant ainsi le Japon de plus de 80% de son pétrole (!)

Le retour à l'approvisionnement normal est subordonné à l'évacuation de l'Indochine, donc à l'aveu d'une défaite, perspective insupportable aux militaires japonais qui vont au contraire privilégier la surenchère militaire...

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