jeudi 30 juin 2005

844 - cherchez l'erreur

... moins de trente ans séparent les lourds et lents Zeppelins qui tentaient de bombarder Londres des fulgurantes et invulnérables fusées V2, qui faillirent la réduire en cendres.

En moins de trente ans, le bombardement stratégique était entré dans l'âge adulte, celui de la guerre "presse-boutons", où plus personne ne voit ni n'entend celui que l'on tue.

Trente années de développements, de perfectionnements et d'innovations, que l'on appelle paraît-il "Progrès", et qui ont certes bouleversé l'art de la guerre mais ne l'ont rendue ni impossible, ni improbable, ni même moins meurtrière.

Au baisser du rideau, le monde se divisa en deux clans antagonistes, qui se surveillèrent pendant des décennies, engloutirent des fortunes en armements nouveaux, et les testèrent par procuration, sur des champs de bataille éloignés, au détriment de populations qui n'en demandaient pas tant et auraient sans nul doute préféré la Paix ou, à défaut, les guerres d'antan, que l'on menait avec de simples fusils qui se chargeaient encore par le canon, entre adversaires qui, à défaut de s'apprécier, pouvaient du moins se voir au moment où ils s'entretuaient.

Paradoxalement, l'avenir semble aujourd'hui moins voué aux guerres technologiques qu'aux guerres dites "asymétriques", dans lesquelles des armées conventionnelles et formidablement équipées affrontent désormais des combattants en haillons, qui font sauter des bombes ou tirent quelques coups de feu quasiment au hasard, avant de se fondre dans une "population civile" dont ils sont par ailleurs souvent issus.

En dollars constants, un Boeing B52 de 1952 coûtait 74 millions de dollars. Vingt ans plus tard, le Rockwell B1B en valait 200 millions. Encore quinze ans, et l'actuel bombardier furtif Northrop B2 coûtait 2.3 milliards de dollars alors qu'un Taliban simplement armé de son Kalashnikov continuait à ne valoir que le prix du Kalashnikov, soit environ 200 dollars.

Cherchez l'erreur.

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