... à la capitulation de l'Allemagne, les Alliés découvrirent dans les forêts, les hangars, les mines ou les tunnels, des milliers de tanks, avions ou canons allemands, absolument neufs ou à divers stades de construction.
Ils trouvèrent également, et particulièrement à Dora-Nordhausen, en Thuringe, sous le massif du Harz, une usine complète de fusées V1 et V2, où 25 000 travailleurs des camps étaient morts d'épuisement ou de mauvais traitements.
Lorsque les GI's de la 104ème division d'infanterie arrivèrent à Dora, le 11 avril 1945, il ne restait plus qu'une poignée de survivants, étalés sur des milliers de cadavres. Des survivants qui n'avaient plus que quelques heures à vivre, tous les prisonniers capables de marcher ayant été évacués à marche forcée, ou exécutés sur place par les Allemands lors de leur retraite.
Comme l'usine souterraine abritait des tonnes de documents techniques et des centaines de fusées V1 et V2 à divers stades de fabrication, et comme la région toute entière devait passer sous contrôle soviétique quelques jours plus tard, les Américains s'empressèrent d'en évacuer le plus possible avant l'arrivée des Russes.
De ce fabuleux butin, un dixième environ fut ensuite cédé aux alliés français et anglais qui, eux aussi, oublièrent immédiatement que chaque V2 ainsi reçu en cadeau était, en moyenne, taché du sang de quatre à cinq prisonniers (!)
Et quand les Russes prirent la place des Américains, ils se mirent carrément en devoir de démonter l'usine jusqu'au dernier boulon. Pendant trois ans, des trains complets, chargés de plans, de fusées, de machines-outils, prirent le chemin du Paradis des Prolétaires, l'opération ne s'achevant qu'à l'été 1948...
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