vendredi 6 mai 2005

789 - le ciel pour seule limite

... à la différence de leurs "petits frères" embarqués à bord des avions de chasse, les gros canons de l'artillerie anti-aérienne terrestre ne sont limités ni par leur recul, ni par leur poids ou leur encombrement.

En revanche, pour d'évidentes raisons physiques, il n'est pas possible de pointer une pièce de 128mm pesant plusieurs tonnes aussi rapidement et facilement qu'un petit canon de 20mm n'avouant que quelques centaines de kilos. Surtout, il n'est pas possible d'en obtenir les mêmes cadences de tir.

Là où un 20mm crache plusieurs centaines (voire milliers) de projectiles par minute, un 128mm ne peut guère en tirer plus de cinq ou six dans le même temps. Pour espérer atteindre, depuis le sol, un bombardier volant à 400 kms/h et à 6 000 ou 7 000 mètres d'altitude, il n'y avait donc d'autre solution que de multiplier le nombre de canons mis en batteries, ce qui se traduisait en retour par une augmentation vertigineuse de la consommation d'obus.

En 1944, les responsables allemands durent convenir que même leurs nouveaux 128mm seraient incapables de faire face à la menace des bombardiers Boeing B29 (600 kms/h et 10 000 mètres d'altitude) dont l'arrivée était considérée comme imminente. A l'évidence, il fallait trouver autre chose, et se tourner vers les missiles guidés qui, avec les V1 et V2 faisaient alors leurs premiers pas.

Hélas, la dispersion des efforts et l'irréalisme des cahiers des charges - en particulier au niveau du téléguidage - entraînèrent une nouvelle fois les ingénieurs sur des chemins certes prometteurs mais qui n'avaient aucune chance d'être convenablement défrichés avant la fin de la guerre.

Naquirent ainsi une poignée d'engins certes exotiques comme le Schmetterling, l'Enzian, le Wasserfall, ou encore le Rheintochter, mais qui, à nouveau, ne furent efficaces que bien après la guerre, aux mains des vainqueurs de l'Allemagne...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

dans une certaine mesure le wasserfall aurait pu constituer une vraie menace pour l'aviation alliée...mais il y avait deux bémols.

1° L'absence de détonateur de proximité (avec des composants radio relativement miniaturisés (en restant dans le domaine des lampes, avant le silicium et les transistors) résistants aux conditions imposées par le montage sur un obus ou une fusée.
Ce'est d'autant plus bizare que , d'après RV jones (Most secret war) les allemands maîtisaient la fabrication des composants en question, Jones en avait d'ailleurs reçu un échantillon avec le fameux "Rapport d'Oslo"....il faut croire que l'idée n'en était pas venue aux savants allemands
2° le ratage des tentatives de téléguidage: La V2 beaucoup plus grosse que le wasserfall était déjà en production et on l'utilisa pour tester le système de commande à distance prévu pour la future Wasserfall(un émeteur radio et un joystyick "Kehl Strassburg"). Malheureusement lors de cet essai, l'opérateur sélectionné (un crack qui faisait mouche à tous coups avec les bombes Fritz X équipées de la même télécommande) fut si impressionné par le décollage de la V2 qu'il perdit le contrôle de la V2/wasserfall....qui s'en alla tomber en Suède, pays neutre mais opportuniste, qui échangea séance tenante les restes de la fusée allemande contre une escadrilles de spitfires flambants neufs, pour le plus grand plaisir des cranes d'Oeuf de l'espionnage scientifique anglais