dimanche 5 octobre 2003

209 - Varsovie, ville martyre

... en pénétrant dans Varsovie, le 17 janvier 1945, les soldats russes ne découvrirent pour ainsi dire que des ruines, vestiges des furieux combat qui, quelques semaines auparavant, avaient vu les troupes allemandes affronter la résistance polonaise fidèle à son gouvernement exilé à Londres.

Au palmarès des villes ravagées par la Seconde Guerre mondiale, Varsovie tient une place à part, puisqu'elle fut quasiment bombardée du premier au dernier jour du conflit.

En septembre 1939, les bombardements allemands y avaient déjà tué près de 60 000 civils. La construction du ghetto, fin 1940, condamna plus de 500 000 civils juifs à s'y entasser dans des conditions inimaginables, avant d'être progressivement déportés, par trains entiers, vers les chambres à gaz. En avril 1943, quelques centaines de juifs (sur les 20 à 30 000 qui vivaient encore dans le ghetto) décidèrent de se révolter. Seulement armés de pistolets et de cocktails molotovs, ils tinrent tête pendant trois semaines à l'armée allemande qui, pour finir, rasa complètement le ghetto, et envoya les derniers juifs survivants dans les camps d'extermination.

Un an plus tard, en août 1944, la ville toute entière se souleva contre l'occupation nazie. Les combats firent rage pendant plus de deux mois, détruisirent la ville entière, et causèrent la mort de plus de 200 000 habitants, sous l'oeil impassible des troupes russes du général Rokossovsky (par ailleurs d'origine polonaise), qui étaient déjà dans les faubourgs.

Varsovie, qui comptait plus de 1 300 000 habitants en août 1939, n'en abritait plus que 160 000 en janvier 1945

Débarrassée de toute résistance polonaise autonome par les bons soins des Allemands, l’Armée rouge n'eut ensuite guère de difficultés à liquider la petite garnison allemande qu'Hitler avait tenu à y maintenir, puis à instaurer un pseudo gouvernement polonais, aussi communiste que croupion, qui survécu jusqu'à la fin des années 1980.

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