jeudi 26 juin 2003

115 - les "armes miracle"

... dans la mythologie du Troisième Reich, les "armes miracles" tiennent incontestablement une place à part, tant elles préfigurent l'avenir de l'armement et de la guerre elle-même.

Mais au delà du mythe, quel fut exactement leur rôle sur la conduite - et l'issue - de la guerre ? La réponse tient en un mot : insignifiant.

Rapidement confrontée à un rapport de forces de plus en plus défavorable pour elle, l'Allemagne nazie n'eut de cesse de découvrir "l'arme miracle" qui, à elle seule, contrebalancerait la supériorité écrasante des Alliés en matière d'hommes, d'avions, de canons, etc.

Dans ce contexte, il n'est guère surprenant que des concepts très - et souvent trop - avant-gardistes aient pu voir le jour, bénéficiant tous, à un moment ou un autre, des faveurs personnelles du Führer.

De ceux-ci la fusée V1 est probablement le plus célèbre. Lancé à environ 10 000 exemplaires à partir de juin 1944, cet avion sans pilote (authentique précurseur de nos actuels missiles de croisière), emportait une tonne d'explosifs à 600 kms/h. Responsable de la mort d'environ 20 000 personnes, le V1 n'eut cependant qu'un intérêt militaire limité. En effet, son imprécision était telle (environ 3 kilomètres de rayon) qu'il ne pouvait être utilisé que comme "arme de représailles", sur de grandes villes comme Londres, Anvers ou Liège. Pour l'Allemagne, son seul avantage militaire fut de mobiliser quantités d'intercepteurs et de canons de DCA alliés, qui auraient pu être utilisés ailleurs.

L'impact de la fusée V2, à partir de septembre 1944, fut encore plus négligeable. Son imprécision, et l'absence d'une charge explosive réellement puissante (comme une bombe atomique) la destinait là encore au seul bombardement des villes. Mais comme il était impossible de l'intercepter en vol, elle ne mobilisa, à la différence de la V1, aucun moyen de défense allié. Et sa conception, autrement plus sophistiquée que celle de la V1, réclamait une main d'oeuvre qualifiée, et des composants (roulements à billes, gyroscopes, câblages électriques,...) dont l'Allemagne manquait cruellement.

Quant au super-canon V3 - un monstre de 150 mètres de long qui était censé envoyer ses obus à plus de 180 kms de distance - sa réalisation fut à ce point entachée de problèmes et d'auto-explosions prématurées, que seuls deux prototypes, réduits à une cinquantaine de mètres, purent être assemblés, et testés au combat, avant la fin de la guerre.

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