dimanche 13 avril 2003

42 - la méthode russe

... si la Tchetchenie est 30 fois plus petite et 30 fois moins peuplée que l'Irak, il fallut pourtant un mois à la redoutable armée russe pour se rendre maîtres de la minuscule ville de Grozny, et ce malgré l'extraordinaire disproportion de leurs moyens (tanks, canons, avions, hélicoptères de combat) par rapport à ceux des Tchétchénes, simplement armés de Kalachnikovs et de quelques grenades.

Pendant un mois, les Russes pilonnèrent Grozny au canon, au napalm et sous les bombes à fragmentation, l'investirent rue par rue, maison par maison, tuèrent des milliers de civils innocents, transformèrent la ville entière, en ce compris les hôpitaux, en amas de ruines fumantes,... tout en y laissant eux-mêmes 5 000 hommes.

En mars dernier, fort de cette riche expérience, Sergueï Ivanov, ministre russe de la Défense et proche de l'ex colonel du KGB Vladimir Poutine, n'hésita donc pas à mettre les Américains au défi d'avoir les "nerfs" assez solides pour recourir aux "bombardements massifs" sur Bagdad : deux anciens généraux russes ne s'étaient-ils d'ailleurs pas vantés publiquement d'avoir contribué à l'élaboration du plan de défense de la capitale irakienne ? Collaboration qui, quelques jours avant le début des frappes américaines, leur valut du este une jolie médaille, remise à Bagdad par le ministre irakien de la Défense...

Pour le général Vladislav Atchalov, l'un des récompensés, l'unique moyen de prendre Bagdad tait "de raser la ville par des bombardements massifs".

Comme à Grozny.

Selon l'expert Pavel Falgenhauer, "La pire issue possible de la guerre en Irak pour les militaires russes, était une victoire rapide [des Américains] avec peu de pertes". Une victoire qui, par contre-coup, aurait couvert de ridicule l'armée russe en général, et ses chefs en particulier...

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