lundi 15 août 2022

7292 - la "condition impériale"

"Pan dans les dents", statue de Hirohito à Hollywood, 1945
… Washington, 10 août 1945

Aux États-Unis, la réponse du gouvernement japonais à la Déclaration de Potsdam, ou plus exactement sa "condition impériale" a évidemment suscité incompréhension et colère.

Ces perfides Japonais, pense-t-on une fois de plus, n’ont toujours pas compris la leçon, et ne cherchent une fois de plus qu’à gagner du temps.

Pour autant, au Département d’État, et plus encore au Foreign Office britannique, chacun comprend les difficultés que rencontrent en ce moment les modérés japonais,… et aussi qu’il ne serait profitable à personne de renforcer le camp des ultras qui, s’ils venaient à l’emporter définitivement à Tokyo, contraindraient alors les États-Unis soit à débarquer en force au Japon, soit à lancer une campagne de bombardement nucléaire qui se traduirait par le génocide de la population japonaise,… deux perspectives aussi peu enthousiasmantes l’une que l’autre.

Reste qu’en acceptant cette "condition impériale" réclamée par le gouvernement Suzuki, on reviendrait bel et bien sur l’exigence de "Capitulation sans condition" qui depuis deux ans constitue le fondement-même de la politique américaine, et qu’on donnerait aussi aux Japonais l'impression qu’ils sont, jusqu’au bout, demeurés maîtres de leur Destin,

Alors, dans l’après-midi du 10 août, Truman se décide à endosser une note de compromis rédigée par le Secrétaire d’État James Francis Byrnes, laquelle stipule "qu'à partir du moment de la capitulation, l'autorité de l’Empereur et du gouvernement japonais pour gouverner l'État sera soumise au Commandant suprême des puissances alliées", et que "la forme ultime de gouvernement du Japon sera établie par la volonté librement exprimée du peuple japonais lui-même".

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