mercredi 27 septembre 2017

5328 - l'affaire du Maine

Le Maine : sa destruction fut un des prétextes de la guerre hispano-américaine
... Santiago de Cuba, 15 février 1898

En cette fin du 19ème siècle, et bien qu'ayant inventé et mis en œuvre, avec le Monitor (1) le premier cuirassé moderne, la Marine de guerre des États-Unis ne représente encore que peu de choses.

En effet, n'étant directement menacés par personne, et n'ayant nul besoin, vu l'immensité de leur propre territoire,  de colonies africaines ou asiatiques pour en accaparer les richesses et y exporter leurs produits finis, les États-Unis n'ont en principe aucun véritable intérêt à développer et entretenir une grande flotte de combat semblable à celles dont disposent alors la Grande-Bretagne, la France ou encore l'Allemagne.

Néanmoins, ici et là, et au fil des années, des voix ont commencé à s'élever pour réclamer que le pays se taille à son tour une part du gâteau colonial jusque-là accaparé par les Européens.

Pour réaliser cet objectif, mais aussi pour protéger les navires de commerce américains de plus en plus présents sur toutes les mers du globe, il faut nécessairement augmenter les moyens dont dispose la Navy puis, l'occasion faisant le larron... attendre le bon moment pour la mettre en œuvre.

Ce moment se présente à Cuba, colonie espagnole en révolte contre sa métropole depuis 1895.

Bien que naturellement porté à prendre fait et cause pour ces insurgés cubains qui réclament eux aussi leur indépendance, le gouvernement américain s'est jusqu'ici abstenu de trop intervenir.

Mais au début de 1898, des émeutes éclatent à La Havane, des ressortissants américains sont molestés, des magasins et entrepôts américains pillés.

Pour protéger les uns et les autres, et imitant en cela la bonne ville "politique de la canonnière" chère aux Européens, Washington décide alors d'envoyer à Santiago le vieux cuirassé Maine qui, le 15 février, y est victime d'une mystérieuse explosion entraînant sa perte et celle de 260 marins américains...

(1) Saviez-vous que… 604 à 608

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Sur l'explosion du Maine , les avis divergeaient...et divergent encore de nos jours...

A l'époque il y a eu deux commissions d'enquête (une espagnole et l'autre américaine) qui sans surprise ont donné des conclusions diamétralement opposées.
Comme de juste les ricains ont conclu à l'attaque par une torpille ou une machine infernale extérieure et les espagnols à une explosion interne (soute à munitions....un classique de l'époque, on eu le même genre deproblèmes en France à Toulon -le Magenta, puis le Liberté et les anglais avaient aussi perdu un cuirassé de la même manière à la toute fin du XIX° siècle).

La commission d'enquête espagnole avait toutefois soulevé un point d'un grand bon sens: Quasiment pas de poissons morts autour du navire coulé alors que dans le cas d'une explosion externe, les poissons aurient été massacrés (il est vrai que Cousteau a prouvé que 60 à 80 % des poissons péchés à l'explosif coulent car leur vessie natatoire est déchirée) ..... et les pêcheurs cubains se seraient rués sur l'aubaine d'une "super pêche à la dynamite".

Par la suite les américains ont (sous prétexte d'ensevelir décelment les morts) fait renflouer l'épave du Maine pour mieux la couler plus loin et par grand fond , une opération d'envergure avec construction d'une digue de palplanches autour de l'épave (comme pour la construction d'une fondation d'un pont )..... Sherlock Holmes, s'il était un peu anti yankee dirait qu'on a cherché à maquiller la scène du crime.

Dans les années 1960 l'amiral Rickover (le créateur des sous marins atomiques US) a diligenté une enquête scientifique du service historique de l'US Navy avec plongées sur les restes très mâchurés et très rouillés de l'épave ...enquête qui n'a pas conclu très formellement mais pointait plutôt vers ...l'explosion d'une soute à munitions, une vérité qui n'était pas celle de Hearst, Pulitzer et autres barons des la presse fauteurs de guerre.