... dans les rapports qu'ils envoyaient à Hitler, les généraux allemands ne se privaient pas de noter l'incompétence et la désorganisation de leurs homologues russes.
Mais ce qui les frappait le plus, c'était le mépris total du commandement soviétique à l'égard des pertes dans ses propres rangs.
(...) "la plus grande erreur commise par les chefs militaires allemands avait été de sous-estimer "Ivan", le soldat de base de l'Armée rouge. Ils devaient rapidement découvrir que, même accablés sous le nombre, les soldats soviétiques continuaient à combattre alors que leurs homologues des armées occidentales se seraient rendus. (...) L'ordre s'étant peu à peu rétabli pendant l'été du côté russe, la résistance se fit plus vigoureuse. "Partout, écrivit-il [le général Halder] dans son journal, les Russes se battent jusqu'au dernier. Ils ne capitulent qu'occasionnellement" (1)
(...) Quatre millions de personnes se portèrent volontaires, ou se sentirent obligées de se porter volontaires, pour l'opoltchentsi, la milice. Le gaspillage de vies humaines fut, là, si terrible qu'il est, encore maintenant, difficile à comprendre. Ces soldats improvisés, sans entraînement, souvent sans armes, et dont beaucoup étaient encore en civil, furent envoyés contre les formations blindées de la Wehrmacht. Quatre divisions de milice furent presque complètement anéanties avant même que le siège de Leningrad ait commencé. Les familles, ignorant l'incompétence des chefs et le chaos qui régnait sur le Front, l'ivrognerie, le pillage et les exécutions sommaires du NKVD, pleuraient leurs morts sans critiquer le moins du monde le régime. La colère était réservée à l'ennemi" (2)
(1) Beevor, pp 47-48
(2) ibid, page 51
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