Le Mistel : une idée intéressante... sur le papier |
En pratique, le Mistel n’est quant à lui rien d’autre qu’un vieux bimoteur déclassé - généralement un Junkers 88 - inhabité, débarrassé de tous ses équipements, truffé de plusieurs tonnes d'explosifs, et sur le dos duquel on attache ensuite un chasseur monomoteur, Me-109 ou Fw-190
Le pilote du chasseur est supposé assurer le décollage puis le convoyage de l'ensemble jusqu'à l'objectif désigné, puis se libérer du bombardier après avoir lancé celui-ci selon un angle de 15 degrés vers la cible, sur laquelle il explosera quelques secondes plus tard.
Le bombardier est certes sacrifié à chaque occasion. Toutefois, la Luftwaffe disposant encore de beaucoup d'avions mais de très peu de pilotes et encore moins d'essence, cette perte est finalement de peu d'importance, tandis le système offre le gros avantage d'être simple et rapidement disponible, et, toujours par rapport au Reichenberg,... de garantir à son pilote une chance cette fois raisonnable de survie !
Le problème, c’est que, par sa conception-même, cet étrange bombardier composite s'avère en revanche extrêmement vulnérable à la DCA et surtout à la chasse alliée : à la moindre apparition d'un appareil allié dans le ciel, le pilote allemand n'a d’ailleurs d'autre choix que de se séparer immédiatement du bombardier pour s’enfuir à tire-d'aile, laissant ainsi ce dernier continuer sa course et s’écraser n’importe où mais jamais où on le voudrait !
De fait, malgré des prémisses relativement encourageantes, la formule du Mistel va, comme tant d’autres, s'avérer un échec si total qu'on ne connaît aucun exemple de cible effectivement détruite par eux...