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Le Reconquête de Mandalay : une sauvagerie aux antipodes de la poésie de Kipling... |
Dans ses mémoires, le général Slim écrira que la traversée du fleuve Irrawady fut "la plus longue traversée de fleuve tentée dans n'importe quel théâtre de la Seconde Guerre mondiale", un exploit qui est certes techniquement exact mais qui, vu la disproportion des forces en présence, doit finalement bien davantage aux efforts des troupes du Génie, et à l’insigne faiblesse de l’opposition japonaise, qu’à l’héroïsme des fantassins de la 14ème Armée britannique !
Qu'importe : ayant réussi à franchir le seul véritable obstacle dressé sur leur route, les dits fantassins ont à présent le champ libre pour reconquérir le reste de la Birmanie, et en particulier la ville et cette Colline de Mandalay couverte de stupas et de monastères bouddhistes, rendue célèbre par un poème de Kipling, et que les avant-gardes de la 19ème D.I. indienne aperçoivent dès le 7 mars.
"Ship me somewheres east of Suez, where the best is like the worst,
Where there aren't no Ten Commandments an' a man can raise a thirst;
For the temple-bells are callin', an' it's there that I would be
By the old Moulmein Pagoda, looking lazy at the sea;
On the road to Mandalay,
Where the old Flotilla lay"
Mais Kipling est bien loin, et sa poésie n'a rien à voir avec la sauvagerie du moment puisque, comme de coutume, les soldats japonais, sans le moindre espoir de l’emporter, ni même de stopper la progression de leurs adversaires, les soldats japonais résistent avec acharnement et, comme de coutume, préfèrent se suicider ou se laisser tuer jusqu'au dernier plutôt que de se rendre, ce qui, quelque part, arrange bien les hommes de la 14ème, qui ne soucient guère de faire des prisonniers.
"Nous les avons submergés puis tués, et tués et tués encore", notera tranquillement un officier britannique dans son journal…
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