tag:blogger.com,1999:blog-73894312024-03-29T00:30:32.878-04:00Saviez-vous que...D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.comBlogger7692125tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-60598275424356744742024-03-29T00:30:00.038-04:002024-03-29T00:30:00.135-04:007874 - toute victoire est bonne à prendre<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjICfqZVkKtBbmn-4o8T1ehAj11oKPHrJVl6Rx677EG9dGU-_hviHasILy5dEWTdnjgPepef3neLNt9Y4C5tJ-7lgwDjhoBSeh5fQZ0Bwv-xt7ltx1AM6Il3Evz1olLDNYK_tKl1-X2gvpAP32pPsfsbxxNWaBGoovTzTkucsOSnwR09uAvGjhR7Q/s700/42-29606b.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="557" data-original-width="700" height="319" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjICfqZVkKtBbmn-4o8T1ehAj11oKPHrJVl6Rx677EG9dGU-_hviHasILy5dEWTdnjgPepef3neLNt9Y4C5tJ-7lgwDjhoBSeh5fQZ0Bwv-xt7ltx1AM6Il3Evz1olLDNYK_tKl1-X2gvpAP32pPsfsbxxNWaBGoovTzTkucsOSnwR09uAvGjhR7Q/w400-h319/42-29606b.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Le B-17 "Butch" : abattu par la Flak au-dessus de Hambourg le 25 juillet 1943<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"> ... 18h30 <br /><br />Dans la soirée, alors que les bombardiers américains rescapés font leur retour en Angleterre, plus de 700 appareils britanniques sont prêts à repartir sur <b>Hambourg</b>.<br /><br />Mais à 18h30, l’analyse des dernières photos aériennes montre que la ville est à ce point couverte par la fumée des incendies qu’il serait pour ainsi dire impossible de la distinguer dans l’obscurité.<br /><br />Pour <b>Harris</b>, qui entendait la pilonner<i> "round the clock", </i>c’est un sérieux revers, mais tant pis : les bombardiers prennent quand même leur envol... pour la malheureuse <b>Essen</b>, depuis longtemps devenue souffre-douleur préféré du <i>Bomber Command</i> !<br /><br />Pas question cependant de renoncer totalement, et de laisser ainsi aux citoyens de Hambourg, aux défenseurs et aux sauveteurs, la moindre minute de répit : on va en effet leur envoyer une demi-douzaine de <i>Mosquito </i>qui, à l’instar du fameux insecte diptère dont ils tirent leur nom, ne causeront certes pas grand tort mais empêcheront en tout cas tout le monde de goûter au moindre repos !<br /><br />Dans la matinée du lendemain, 26 juillet, plus de 200 <i>B-17 </i>américains décollent pour leur part vers <b>Hanovre</b>, mais aussi vers Hambourg qui, du fait de mauvaises conditions météorologiques, mais aussi du retour prématuré de plusieurs appareils, ne reçoit finalement la visite que d’une cinquantaine d’entre eux, lesquels ajoutent quelque 120 tonnes supplémentaires au tonnage de bombes déjà déversé, et perdent deux des leurs dans l'aventure.<br /><br />Comme la veille, les dégâts matériels et les pertes humaines provoqués par les avions américains sont très largement inférieurs à ceux causés par leurs homologues britanniques mais, forcent, une fois encore, les sauveteurs à interrompre leur travail, et les habitants à se demander si leur cauchemar prendra fin un jour.<br /><br />Par un coup de chance, et alors qu’elles ne lui sont pourtant nullement destinées (!), quelques bombes se sont cependant abattues sur une des centrales électriques qui desservent la ville, laquelle se retrouve ainsi privée de près de la moitié de son alimentation.<br /><br />Dans une guerre totale, toute victoire est bonne à prendre...</div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-36393983372188183292024-03-28T00:30:00.031-04:002024-03-28T00:30:00.159-04:007873 - les cousins d'Amérique<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQsdTzSWmSd5mtLxQSAvZx9CMtOS6pqWeZKpgy5HBrC6OruswGwMvJSXdoEHnor63w0aKz8SLCxerBnddYh-86By3_7EZLwtlwLdidmDNb53o-cgw5wnuu3fBI7U8LItj0lx7xIri3Iy0Lu7f5_2KS9XvIaPdbXXwSxsAaxCyjPoKugyNlkZZ7Pw/s1080/the-guardian.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="641" data-original-width="1080" height="238" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQsdTzSWmSd5mtLxQSAvZx9CMtOS6pqWeZKpgy5HBrC6OruswGwMvJSXdoEHnor63w0aKz8SLCxerBnddYh-86By3_7EZLwtlwLdidmDNb53o-cgw5wnuu3fBI7U8LItj0lx7xIri3Iy0Lu7f5_2KS9XvIaPdbXXwSxsAaxCyjPoKugyNlkZZ7Pw/w400-h238/the-guardian.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">A Hambourg, les Américains ne jouèrent qu'un rôle mineur et payèrent un lourd tribut à la chasse.<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... 16h40<br /><br />De toutes les villes et villages alentours, et en particulier de <b>Hanovre,</b> près de 35 000 militaires, pompiers et sauveteurs convergent vers <b>Hambourg</b> pour prêter main-forte à leurs collègues totalement dépassés par les évènements.<br /><br />Mais vers 16h30, les sirènes d’alerte retentissent à nouveau. Ce n’est pas possible ! Ça ne peut pas être les Anglais qui reviennent déjà !<br /><br />Et de fait, ce ne sont pas les Anglais, mais bien les Américains de la <i>8ème Air Force</i> qui, pour la première fois, ont décidé d’opérer de concert avec leurs cousins britanniques !<br /><br />En début d’après-midi, 323 <i>B-17 </i>se sont en effet envolés vers l’Allemagne. Si la majorité s’en est tranquillement allée bombarder <b>Kiel </b>et <b>Warnemünde,</b> 127 d'entre-eux n’en ont pas moins pris la direction de Hambourg dans le but, au moins officiel, de s’en prendre aux usines<b> Klockner </b>et au chantier naval de <b>Blohm & Voss,</b> sur lesquels ils déversent, à 16h40, et avec une précision toute relative, quelque 186 tonnes de bombes.<br /><br />Ce n’est guère : à peine 6% du tonnage britannique de la nuit précédente, mais c’est amplement suffisant pour générer de nouvelles destructions et de nouveaux incendies,... et pour compliquer encore un peu plus la tâche des équipes de secours allemandes, dès lors contraintes de se mettre à l’abri.<br /><br />Si ce raid ne fait que quelques dizaines de victimes côté allemand, son prix s’avère en revanche fort lourd pour les Américains, qui, du fait de la<i> Flak</i> et, surtout, de la chasse allemande, y laissent une douzaine d’appareils, soit 10% de l’effectif engagé au-dessus de la ville, ce qui, quelque part, donne raison à <b>Harris </b>et consacre une fois de plus la victoire du bombardement de nuit sur celui de jour...<br /></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-74332030969256208502024-03-27T00:30:00.032-04:002024-03-27T00:30:00.259-04:007872 - un "succès foudroyant"...<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuWW9K1JlQa98h31loEWgGhmVoyxjaCYdONk1UzPzNsn5pdciRie_DtiaAnH74qBWH9OjtguFMBDlLS66Jg7o92oBoebSjs1afAvp85hhL3dnwCI-2EKGlb1dqxejpi2sljdavXVfdNbcd5BnZqTXGwPuqeVcEXnQ3PMhxtZhcxornGal5H1YGgA/s850/InferOuv.webp" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="653" data-original-width="850" height="308" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuWW9K1JlQa98h31loEWgGhmVoyxjaCYdONk1UzPzNsn5pdciRie_DtiaAnH74qBWH9OjtguFMBDlLS66Jg7o92oBoebSjs1afAvp85hhL3dnwCI-2EKGlb1dqxejpi2sljdavXVfdNbcd5BnZqTXGwPuqeVcEXnQ3PMhxtZhcxornGal5H1YGgA/w400-h308/InferOuv.webp" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Le Bombardement de Hambourg : "succès foudroyant" ou "crime de guerre" ?<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... 05h00<br /><br />Quelques minutes plus tard, c’est au tour des bombardiers d’entrer en scène.<br /><br />Pendant plus d’une heure, plus de 700 avions vont se relayer au-dessus de cette cible régulièrement ré-éclairée par les <i>Pathfinders</i>, et sur laquelle ils déversent l’un après l’autre leurs bombes explosives mais surtout incendiaires.<br /><br />Deux mille trois cents tonnes au total,... presque deux fois plus qu’à <b>Cologne </b>un an plus tôt !<br /><br />Au sol, en cette chaude nuit de juillet, c’est immédiatement l’enfer, un enfer qui engloutit des milliers de civils sans que pompiers et services de secours, pourtant depuis longtemps préparés à une attaque, puissent y faire quoi que ce soit.<br /><br />Leur soute vide, et leur mission accomplie, les bombardiers reprennent ensuite le cap vers l’Angleterre tout en continuant à larguer force <i>Windows </i>derrière eux.<br /><br />A 05h00, alors que les flammes sont occupées à ravager <b>Hambourg</b>, le dernier d’entre-eux se pose en Grande-Bretagne.<br /><br />Pour <b>Harris</b>, ce bombardement est un <i>"succès foudroyant",</i> et d’autant plus qu’il n’a, grâce aux <i>Windows, </i>entraîné que des pertes dérisoires dans les rangs du <i>Bomber Command</i> : seuls 12 appareils, soit 1,5% du total et trois fois moins qu'à Cologne, manquent en effet à l’appel, et ce malgré tous les efforts des pilotes allemands mais aussi des servants de la <i>Flak</i> qui, cette nuit-là, ont tiré près de 50 000 obus... sur des avions inexistants !<br /><br />A Hambourg, alors que sauveteurs et pompiers s’efforcent désespérément de dégager les décombres et d’éteindre les incendies qui font rage, quelque civils, hébétés, commencent à émerger des abris et à contempler les ruines de ce qui, quelques heures auparavant, était encore leur quartier et leur maison.<br /><br />Peut-être certains d’entre-eux se disent-ils qu’après avoir survécu à cela, le pire est maintenant derrière eux.<br /><br />Ils se trompent...<br /></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-76309907543294477552024-03-26T00:30:00.027-04:002024-03-26T14:35:20.765-04:007871 - combattre des fantômes<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8qeSQAPUq4-U5R1WjOKab1jBDzEpWBmT3yY0SMDthEJU5nL0mFTHV2SF6NDMiBND4zOgGcmcli5z7-PcIyAHqXruwAa1_n3Dakgu8aAwRclfOl7OteSGTSLXbt-B9Z_Yj_B9pEhCA3CsLerQxkbNgi15lsS1AgsUh3AcK9Ny-mvp9UzqFmFKonA/s1024/3451126096_a26125c134_b.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="680" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8qeSQAPUq4-U5R1WjOKab1jBDzEpWBmT3yY0SMDthEJU5nL0mFTHV2SF6NDMiBND4zOgGcmcli5z7-PcIyAHqXruwAa1_n3Dakgu8aAwRclfOl7OteSGTSLXbt-B9Z_Yj_B9pEhCA3CsLerQxkbNgi15lsS1AgsUh3AcK9Ny-mvp9UzqFmFKonA/w426-h640/3451126096_a26125c134_b.jpg" width="426" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">L'église Saint-Nicolas, aujourd'hui mémorial de guerre<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... 00h57</div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Dans les airs, la confusion était totale. Des chasseurs allemands suivirent les instructions, mais se retrouvèrent non pas au milieu du flot des bombardiers, mais plutôt dans un ciel vide, sans le moindre avion en vue. <br /><br />D'autres reçurent l'ordre de virer sur bâbord, puis sur tribord, puis à nouveau sur bâbord, à une vitesse vertigineuse, et d’autres encore à tourner inlassablement en ronds.<br /><br />Comme le décrivit un pilote de la Luftwaffe : "Les rapports radio ne cessaient de se contredire. Maintenant, l'ennemi était au-dessus d'Amsterdam et puis tout à coup à l'ouest de Bruxelles, et un instant plus tard, il était signalé loin au large. <br /></i></p><p style="text-align: justify;"><i>Dans un échange typique, un avion ami s’écria soudainement "Tommy (1) volant vers nous à grande vitesse. La distance diminuait… 2 000 mètres… 1 500… 1 000… 500… disparu". Ils combattaient des fantômes"</i> (2)<br /><br />A 00h57, les premiers <i>Pathfinder</i> sont quant à eux arrivés sans encombre au-dessus de <i>Hambourg</i>, et ont commencé à illuminer la ville avec leurs marqueurs incendiaires.<br /><br />Le centre de la cible choisie pour le raid de cette nuit est la <b>St.-Nikolai-Kirche</b>, l’église Saint-Nicolas, dont les origines remontent au 12ème siècle mais qui, plusieurs fois détruite dans des incendies, a finalement été entièrement reconstruite en 1846 dans un style néo-gothique, avec une flèche culminant à 147 mètres qui en a fait tout à la fois le plus haut bâtiment de <b>Hambourg,</b> mais aussi un merveilleux point de repère pour tous ceux résolus à la détruire elle et tous les immeubles qui l’entourent...<br /><i><br /><span style="font-size: xx-small;">(1) surnom donné aux Anglais<br />(2) Randall, op cit pp 149-150 .</span></i></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-79142069882772614722024-03-25T00:30:00.017-04:002024-03-25T00:30:00.263-04:007870 - l'affolement<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZJ2H8OHJR1cVqJvQapklBtAZha25aLZK48l1JpMZOtdXKusLsOUSMqiAhu-LY4E_7n45NfJ2TeaX2uAN5RynNxtvLAgeBPWxEGgHUaINnKA2L8gn3bX6ZpJ99dlfoPkArqIq7Ir63uwmL8nBvysi3H2F0JO4OitTCoY55NKSC79Qw5StcrVLutw/s2288/Douvresradar1.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1712" data-original-width="2288" height="299" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZJ2H8OHJR1cVqJvQapklBtAZha25aLZK48l1JpMZOtdXKusLsOUSMqiAhu-LY4E_7n45NfJ2TeaX2uAN5RynNxtvLAgeBPWxEGgHUaINnKA2L8gn3bX6ZpJ99dlfoPkArqIq7Ir63uwmL8nBvysi3H2F0JO4OitTCoY55NKSC79Qw5StcrVLutw/w400-h299/Douvresradar1.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Le Wûrzburg allemand : raisonnablement performant, mais facile à aveugler...<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... 25 juillet 1943, 00h30<br /><br />791 appareils, pour la plupart quadrimoteurs, progressant en un <i>stream </i>qui va finir par s’étendre sur près de 300 km (!), telle est la première étape du châtiment destiné à <b>Hambourg</b>.<br /><br />Vers 23h00, les premiers radars avancés allemands détectent la menace et relayent immédiatement l’alerte aux batteries de <i>Flak </i>et aux escadrilles de chasseurs de nuit chargées de défendre le territoire du <i>Reich</i>.<br /><br />Mais à 00h30, les bombardiers britanniques commencent à larguer des bandelettes, et vont continuer à le faire à chaque soixante secondes, et pendant deux bonnes heures.<br /><br />Au total, près de 90 millions de rubans (!) vont ainsi être déversés dans le ciel allemand et y descendre lentement, au gré des vents.<br /><br />Au sol, c’est aussitôt l’affolement chez les radaristes, dont les écrans se retrouvent littéralement saturés de centaines puis de milliers d’échos, comme si chaque bombardier britannique se reproduisait lui-même plus vite que ne le fait un microbe !<br /><br />Impossible dans ces conditions de savoir où est l’ennemi, quel est son cap, son altitude, son objectif, et même... s’il y a véritablement un ennemi !<br /><br />Et impossible, surtout, de guider les chasseurs de nuit, lesquels ont déjà pris l’air et sont à présent condamnés à errer inutilement dans la nuit noire à la recherche de fantômes d’avions...<br /></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-891521477472989002024-03-24T00:30:00.040-04:002024-03-24T07:12:41.391-04:007869 - on y arrive ou on n'y arrive pas...<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTwU4YZY3xxPwHuaU61HzSvebCSkiS1xLxBxCv2FT3GBmo-3Zxr4HPBamApnqjpX32CQwsT81TQQsiVrv-IS4ha1LKw15rapk7Ot_Wfy5j5-NtxcxjBV1sl-pr2XhYoL7LLxxhWJYueboKDsVuK3vChHcQm76li3CuO05fyVqBgZEQotMcjeiY-Q/s600/twilight-take-off-by-trevor-mitchell---raf-lancaster-greetings-c.webp" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="423" data-original-width="600" height="283" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTwU4YZY3xxPwHuaU61HzSvebCSkiS1xLxBxCv2FT3GBmo-3Zxr4HPBamApnqjpX32CQwsT81TQQsiVrv-IS4ha1LKw15rapk7Ot_Wfy5j5-NtxcxjBV1sl-pr2XhYoL7LLxxhWJYueboKDsVuK3vChHcQm76li3CuO05fyVqBgZEQotMcjeiY-Q/w400-h283/twilight-take-off-by-trevor-mitchell---raf-lancaster-greetings-c.webp" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Décollage de Lancaster au crépuscule : 5% d'entre-eux ne reviendront pas de cette mission...<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... 21h45 </div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Certains hommes ne purent contenir leur curiosité et ouvrirent les sacs pour y découvrir des bandelettes. "Nous ne parvenions pas à comprendre", déclara plus tard un aviateur du Squadron 47. "Un gars a pissé dessus pour voir si cela réagissait"" </i>(1)<br /><br />A 19h00, après le briefing où on leur a appris à la fois la cible de cette nuit, l’importance de celle-ci pour l’effort de guerre, mais aussi la nature, et l’intérêt, des mystérieux sacs de bandelettes qui sont supposées "aveugler" les radars allemands, et ainsi, dans une certaine mesure, assurer leurs sécurité, les équipages sont de retour au mess pour le non moins traditionnel <i>"œufs et bacon"</i> qui précède chaque mission.<br /><br />Et comme à l’accoutumée, les mines sont graves et le silence presque total : chacun sait en effet qu’un certain nombre de camarades dont on croise le regard en cet instant, et en moyenne 5% d’entre-eux, ne seront plus là demain matin.<br /><br />Et pour les 95% qui survivront malgré tout à cette mission, le pire est évidemment de savoir qu’après celle-ci, il y en aura une autre, et puis une autre encore, jusqu’à atteindre - si on arrive à l’atteindre ! - le <i>Saint-Graal,</i> l'obligatoire série de trente que le <i>Bomber Command </i>impose à ses aviateurs, dont beaucoup n’ont même pas 20 ans.<br /><br />Alors, forcément, on devient fataliste : on y arrive ou on n’y arrive pas, mais à mesure que l’on se rapproche du chiffre magique, on craint de plus en plus de se faire descendre juste avant de toucher au but, et on serait prêt à incinérer l’Allemagne entière et tous ses habitants si cela permettait d’éviter une mission de plus, qui risque d’être tout simplement celle de trop.<br /><br />Une heure et demi plus tard, chacun est à bord de son appareil, prêt au décollage. Les moteurs rugissent. Un premier avion, un néo-zélandais, quitte le sol.<br /><br />Il est 21h45... </p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-64106950271908892072024-03-23T00:30:00.038-04:002024-03-23T00:30:00.244-04:007868 - la guerre est un crime de guerre<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhd9oJD2Az5rlhN9ymHLhtPQUNCZjmFqg_UzpPj3H8g31CTrHfejtF_ISui1-wECBHUJenaUHkqfUUczjGUYcYPlp3WXJ3pKInaXAxCoWfSSOQ_C7pavMwWYzxmIy2RgpOKbHOZKud277j3oCQTow5RjwlvmQqkV3ogz_-CMbfu7eGql7QglL8qGA/s800/Lancaster_area_bombing_load_IWM_CH_18371.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="659" data-original-width="800" height="330" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhd9oJD2Az5rlhN9ymHLhtPQUNCZjmFqg_UzpPj3H8g31CTrHfejtF_ISui1-wECBHUJenaUHkqfUUczjGUYcYPlp3WXJ3pKInaXAxCoWfSSOQ_C7pavMwWYzxmIy2RgpOKbHOZKud277j3oCQTow5RjwlvmQqkV3ogz_-CMbfu7eGql7QglL8qGA/w400-h330/Lancaster_area_bombing_load_IWM_CH_18371.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Cookie de 4000 livres et containers de bombes incendiaires : chargement classique sur l'Allemagne <br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... Sud de l’Angleterre, matin du 24 juillet 1943<br /><br />Dans bien des années, on qualifiera le <b>Bombardement de Hambourg </b>de <i>"crime de guerre",</i> attendu que des dizaines de milliers de civils y furent tués, et même carrément incinérés vivants, sans qu’aucun effort ne soit entrepris pour les épargner, et en fait avec l’espoir, par ailleurs non dissimulé, d’en voir périr le plus possible !<br /><br />Mais en 1943, dans cette guerre mondiale qui dure maintenant depuis près de quatre ans, personne ne raisonne ainsi et, de toute manière, les conventions internationales et le <i>"Droit de la Guerre" </i>de l’époque n’interdisent pas <i>stricto sensu </i>de bombarder des villes et des populations civiles en autant que les unes et les autres soient <i>"défendues"</i>, ce qui, en pratique, permet donc à chaque belligérant de n’en faire qu’à sa guise en soulignant, non sans raison, qu’elles le sont bel et bien... par quantités de militaires, de canons anti-aériens et d’avions de chasse.<br /><br />Et côté britannique, on a de surcroit beau jeu de souligner que <b>Hambourg</b> constitue sans conteste un <i>"objectif militaire" </i>de premier plan, puisqu’on y trouve non seulement quantités d’entreprises et d’usines qui œuvrent jour et nuit pour la machine de guerre allemande, mais aussi un port important et des chantiers navals qui ont autrefois donné naissance au fameux cuirassé <i>Bismarck</i> et qui continuent de produire des sous-marins engagés dans la <b>Bataille de l’Atlantique</b>.<br /><br />Sur des dizaines de terrains anglais, en ce matin du 24 juillet, mécaniciens et armuriers sont en tout cas occupés à préparer les bombardiers pour une nouvelle mission, dont l’objectif - secret militaire oblige - ne sera comme de coutume communiqué aux équipages que dans la soirée, lors du traditionnel briefing.<br /><br />Mais les aviateurs occupés à tuer le temps sur le tarmac ne peuvent cependant s’empêcher de remarquer un détail inhabituel : la présence de mystérieux sacs de papier brun alignés près des avions...<br /></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-53304916786500716452024-03-22T00:30:00.039-04:002024-03-22T00:30:00.138-04:007867 - "au moins 10 000 tonnes de bombes"<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEx5uaY9KcBjsB5vSq-_fcauZu-HvG6OP3zmpJzlpgn2OIPgh1CeZlQZrpU9mRsQzUXVJwO9BbJddKZgt0Sk6pdVMMTNY8NiNzINpxNzjLKluqb54Cp4rhNrhx8TuFC_hrIpMJ-sb9rn18qRx9kgVgz8KCq_E8RpY8g4z3c3KdNmaME2YsQM5HYg/s1920/Sodom_and_Gomorrah_afire,_by_Jacob_Jacobsz._de_Wet_d._J.,_probably_Ko%CC%88ln,_c._1680,_oil_on_canvas_-_Hessisches_Landesmuseum_Darmstadt_-_Darmstadt,_Germany_-_DSC01149.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1528" data-original-width="1920" height="319" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEx5uaY9KcBjsB5vSq-_fcauZu-HvG6OP3zmpJzlpgn2OIPgh1CeZlQZrpU9mRsQzUXVJwO9BbJddKZgt0Sk6pdVMMTNY8NiNzINpxNzjLKluqb54Cp4rhNrhx8TuFC_hrIpMJ-sb9rn18qRx9kgVgz8KCq_E8RpY8g4z3c3KdNmaME2YsQM5HYg/w400-h319/Sodom_and_Gomorrah_afire,_by_Jacob_Jacobsz._de_Wet_d._J.,_probably_Ko%CC%88ln,_c._1680,_oil_on_canvas_-_Hessisches_Landesmuseum_Darmstadt_-_Darmstadt,_Germany_-_DSC01149.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Sodome et Gomorrhe en feu, par Jacob Jacobsz de Wet, 1680</span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><i> ... "au moins 10 000 tonnes de bombes" !</i><br /><br />Jamais personne n’avait seulement rêvé pareil chiffre !<br /><br />Par comparaison, souvenons-nous, le <b>Bombardement de Rotterdam </b>par la <i>Luftwaffe,</i> le 14 mai 1940, n’a en effet que péniblement atteint les 100 tonnes, et celui de <b>Coventry</b>, en novembre de la même année, n’a porté la marque qu’à 450 tonnes !<br /><br />Et même le premier Raid <i>Millenium</i> mené sur <b>Cologne</b> par le <b>Bomber Command</b>, le 30 mai 1942, c-à-d il y a un an à peine, ne représentait que 1 450 tonnes, ce qu’on a alors considéré comme un véritable exploit !<br /><br />Il s’agit donc de multiplier quasiment par sept (!) tout ce qui a été réalisé jusque-là en matière de bombardement, une ambition qui, même en considérant le fait qu’elle se déroulera sur plusieurs jours et avec l’aide des Américains de la <i>8ème Air Force,</i> défie véritablement l’imagination mais prouve une fois encore la détermination des Britanniques et aussi le caractère implacable, pour ne pas dire carrément inhumain d’<b>Arthur Harris</b> qui, contre vents et marées, et malgré l’absence de résultat de tous les raids antérieurs sur l’effort de guerre allemand, et sur la volonté allemande de poursuivre la guerre, demeure résolument convaincu, comme il l'a d'ailleurs souligné dans sa directive du 27 mai, que <i> "l’effet sur le moral allemand se ressentira dans tout le pays" </i>et <i>"jouera un rôle très important dans l'écourtement de la guerre et, par conséquent, dans la victoire"</i> !<br /><br /><b>Douhet</b> avait dit exactement la même chose dans les années 1920, mais rien jusqu’ici n’a encore démontré la justesse de sa théorie.<br /><br /><b>Hambourg </b>y arrivera-t-elle ?</div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-46558516231538684362024-03-21T00:30:00.056-04:002024-03-21T07:07:04.436-04:007866 - la Bible comme référence et prétexte à l'Annihilation<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhjmm6ER-_8vojS_KN15oaeZbL6apYv9i44mADdnELd-RQsud7ZaJ7GRKoUdZzKiWO_Hu3Z7lHDt4TSr0IZGVilqwjK7y5BBGTX0y1skS8mIvMhH8YL3pIGJ6w81Okx1R5KtBD8ICsg9QEzKcivtlZH6rQZ1jaWH4IKWu1c4SZY-rW8JeFrql9Jw/s1280/maxresdefault.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhjmm6ER-_8vojS_KN15oaeZbL6apYv9i44mADdnELd-RQsud7ZaJ7GRKoUdZzKiWO_Hu3Z7lHDt4TSr0IZGVilqwjK7y5BBGTX0y1skS8mIvMhH8YL3pIGJ6w81Okx1R5KtBD8ICsg9QEzKcivtlZH6rQZ1jaWH4IKWu1c4SZY-rW8JeFrql9Jw/w400-h225/maxresdefault.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">L'Opération Gomorrhe, ou la Bible comme référence et prétexte à l'Annihilation...</span><br /></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... dans la Bible, <b>Gomorrhe</b> est, tout comme<b> Sodome</b>, une grande ville sur laquelle Dieu déchaîne le feu du ciel en raison de l’impiété et de l’extrême perversion de ses habitants.<br /><br />Dès le départ, le fait que le futur <b>Bombardement de Hambourg </b>ait été baptisé <i>Opération Gomorrhe</i> augure donc mal de l’avenir de ses habitants,... d’autant qu’en sus de l’emploi des <i>Windows,</i> le dit raid marquera une autre première : celle de l’engagement conjoint de bombardiers américains, qui achèveront de détruire de jour ce que leurs homologues britanniques auront déjà détruit de nuit, <b>Harris </b>ayant en effet obtenu, pour ce<i> "grand coup"</i> qu’il espère <i>"décisif",</i> le soutien des appareils de la<i> 8ème Air Force !</i><br /><br />Mais parler du "<i>Bombardement de Hambourg" </i>est cependant réducteur, puisqu’en pratique, ce n’est pas un bombardement, mais bien une série de bombardements, qui vont se succéder durant plusieurs jours sur cette grande ville allemande de plus d’un million et demi d’habitants, dont l’importance ne le cède qu’à <b>Berlin</b>.<br /><br />L’idée est en effet de ne pas laisser aux Allemands, et en particulier à leurs pompiers et équipes de secours, une seule minute de répit, mais au contraire de les matraquer sans relâche, si possible 24 heures sur 24, histoire de marquer les esprits et de maximiser destructions et victimes, et ce dans le but avoué de convaincre chaque citoyen du <i>Reich</i>, du haut en bas de l’échelle sociale et politique, et en quelque endroit où il réside, de la totale futilité de poursuivre la lutte.<br /><br />Dans sa directive du 27 mai 1943, Harris ne fait d’ailleurs pas mystère de ses intentions, soulignant au contraire, et en toute transparence, que <i>"la Bataille de Hambourg ne peut être remportée en une seule nuit. On estime qu'au moins 10 000 tonnes de bombes seront nécessaires pour accomplir ce nettoyage" </i>(sic)<i>. "Afin de parvenir à un effet maximum des raids aériens, la ville doit être exposée à une attaque continue" (...) "Le but est de détruire Hambourg"</i><br /></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-80332759164180916422024-03-20T00:30:00.072-04:002024-03-20T00:30:00.358-04:007865 - "Quand on pense à une arme", il est généralement avisé de l'utiliser en premier"<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3UTVK-_YjddSu7uVSsuE1vVddZOgfKNDOHPBYL2Wc3szM2d1x5DhkvOI4BAvtuVDMEtIV3VaArGM3dzPzEwCFTrbi8jakLfgZ2Za3WTN6cwgppuklgOzUF7oJzmQrX7RGVmiHuGWLtAt_KHn-ZWGhslz185VhyfbBvvRZ8a534TXTbtNclmbfkg/s1950/wallhaven-k7p6r1.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1294" data-original-width="1950" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3UTVK-_YjddSu7uVSsuE1vVddZOgfKNDOHPBYL2Wc3szM2d1x5DhkvOI4BAvtuVDMEtIV3VaArGM3dzPzEwCFTrbi8jakLfgZ2Za3WTN6cwgppuklgOzUF7oJzmQrX7RGVmiHuGWLtAt_KHn-ZWGhslz185VhyfbBvvRZ8a534TXTbtNclmbfkg/w400-h265/wallhaven-k7p6r1.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">La généralisation des radars embarqués acheva de convaincre les Anglais de recourir au Window<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... 22 juin 1943<br /><br />Pendant une bonne année, et alors que les deux camps disposent pourtant à présent du moyen <i>"d’aveugler" </i>les radars adverses, chacun s’est donc prudemment abstenu de l’utiliser.<br /><br />Et sans surprise, cette prudence a eu le don d’ulcérer <b>Arthur Harris </b>!</div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;">Dans une missive vengeresse directement adressée à <b>Frederick Lindemann,</b> et écrite fin mai 1942, Harris souligne ainsi que<i> "Quand on pense à une arme", il est généralement avisé de l'utiliser en premier. Sinon, on perd tout profit face à l'ennemi, lequel y pensera et la mettra en service. <br /><br />Nous jugeons cette arme avantageuse pour nos bombardiers. Les équipages de nos bombardiers ont plus à affronter que quiconque dans cette guerre. Ils devraient donc bénéficier de toute préférence raisonnable. <br /><br />Mais parce que notre esprit est tourné vers la défensive - ce qui n’a jamais permis de gagner la moindre guerre - tout le monde a toujours la préférence sur le bombardier !"</i> (1)</p><p style="text-align: justify;">De fait, sur ce point, Harris a raison puisque, sur les quelque 120 000 aviateurs qui servirent au sein
du <i>Bomber Command</i> durant la guerre, près de 56 000 furent tués, soit un
taux de pertes de plus de 45%, qui ne le cède qu'à celui des
sous-mariniers allemands !<br /><br />L’affaire en est néanmoins restée là jusqu’à ce que la généralisation des radars embarqués sur les chasseurs de nuit allemands, à la mi-1943, n’entraîne une inquiétante augmentation des pertes parmi les équipages du <i>Bomber Command.</i><br /><br />Harris est alors revenu à la charge, en portant l’affaire directement devant <b>Churchill</b> et, le 22 juin 1943, a fini par emporter la décision : malgré le risque de voir les Allemands y recourir à leur tour, les <i>Windows </i>vont être utilisées pour la première fois contre les radars allemands lors d’un raid aérien massif lancé contre une grande ville du <i>Reich.</i>..<br /><br />... <b>Hambourg</b></p><p style="text-align: justify;"><b> </b><i><br /><span style="font-size: xx-small;">(1) ibid, page 141</span></i><br /></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-41324004587766548132024-03-19T00:30:00.047-04:002024-03-19T00:30:00.140-04:007864 - Windows 1943<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjisg76aWXPv5Vu8Z6FWCcXuL6CsOjPDg5gVKJ8I5L6g2Aa-v5yaQ0TaG7BM8PtAsEH3ZCoAvasAhckN-yYkbNBtP1tPBAIW2_h9WpvjDI8EIoi7761Qgwq3tqVUmGzdEcCstHINYjopxH8DdPB_b-9I82sYphrbheePcoI2aNfsLy7R217vTTtGA/s640/3828761.JPG" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="427" data-original-width="640" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjisg76aWXPv5Vu8Z6FWCcXuL6CsOjPDg5gVKJ8I5L6g2Aa-v5yaQ0TaG7BM8PtAsEH3ZCoAvasAhckN-yYkbNBtP1tPBAIW2_h9WpvjDI8EIoi7761Qgwq3tqVUmGzdEcCstHINYjopxH8DdPB_b-9I82sYphrbheePcoI2aNfsLy7R217vTTtGA/w400-h268/3828761.JPG" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Rubans de Windows : la simplicité comme arme<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... après avoir été les premiers, sinon à inventer le radar, du moins à le mettre en œuvre puis à en généraliser l’usage dès 1940 pour repérer les bombardiers allemands, il était sans doute inévitable que les Britanniques soient également les premiers à envisager son brouillage à grande échelle, dans le but de masquer l’arrivée de leurs propres bombardiers.<br /><br />Très vite, ils ont découvert que le largage à haute altitude de milliers de simples rubans de papier d’étain pouvait générer de faux échos et ainsi<i> "aveugler"</i> un radar, à la condition d’être taillées à une longueur correspondant à la longueur d’ondes de ce dernier.<br /><br />Mais début 1942, alors que chacun semblait décidé à utiliser les dites paillettes, baptisées <i>"Windows",</i> contre les radars allemands, <b>Frederick Lindemann, Comte de Cherwell</b> et conseiller scientifique en chef du gouvernement <b>Churchill,</b> a jeté une pavé dans la mare.</div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Il souligna une évidence : si cette technique fonctionnait contre les radars allemands, elle fonctionnerait tout aussi bien contre les britanniques. Puis il posa une question qui ébranla un pays qui se remettait à peine des bombardements : que se passerait-il si les Allemands lançaient un nouveau blitz encore plus dévastateur contre la Grande-Bretagne ? Cette idée horrifia les responsables de la défense de Londres : le Fighter Command, l’Anti-Aircraft Command et le Secrétaire d'État à l'Intérieur Herbert Morrison. Tizard appuya le Bomber Command, qui était fermement en faveur de l’emploi des Windows, mais cela s’avéra insuffisant. Leur introduction fut retardée" </i>(1)<br /><br />Et l’ironie veut que, presque au même moment, les Allemands, qui envisageaient eux aussi d’utiliser des paillettes pour brouiller les radars anglais, soient arrivés à une conclusion analogue ! </p><p style="text-align: justify;"><i>"Au moment où les Windows étaient testées au-dessus de l'East Anglia, la Luftwaffe testait leur équivalent allemand, Düppel, au-dessus de la Baltique. Des rapports sur les effets dévastateurs de Düppel sur le radar furent envoyés à Goering. Celui-ci les lut et fut horrifié par la possibilité que les Britanniques découvrent et emploient cette technique. Il fit détruire tous les documents et ordonna l’arrêt des recherches". (2)<br /><br /><span style="font-size: xx-small;">(1) Randall, op cit, pp 141-142</span></i></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-20318748284218650952024-03-18T00:30:00.027-04:002024-03-18T00:30:00.141-04:007863 - trouver la bonne cible<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJXehaCzUP1V3QE4BL-AuowAd9WqjuIkx33BPjA_KD9IOeKOoMAki1B5qDZBO_a6uSjAHwNHU-2QSm_HqqaVtvZd6GNar8Io5vogHM_q3VguhTL_dkBBGBtia7t-La4PQKxvH6TX9RDd8Gjzn2I5N3v-tbETEQl4eCWw9C1KLvutNYOsEh9SPdHg/s1730/1934%2008%2017%20-%2040%20-%20bbKHKnJd.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1730" height="278" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJXehaCzUP1V3QE4BL-AuowAd9WqjuIkx33BPjA_KD9IOeKOoMAki1B5qDZBO_a6uSjAHwNHU-2QSm_HqqaVtvZd6GNar8Io5vogHM_q3VguhTL_dkBBGBtia7t-La4PQKxvH6TX9RDd8Gjzn2I5N3v-tbETEQl4eCWw9C1KLvutNYOsEh9SPdHg/w400-h278/1934%2008%2017%20-%2040%20-%20bbKHKnJd.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Hitler, à Hambourg, en 1934... et dans son inévitable Mercedes<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">...<i> "une partie du problème venait de la nature des villes </i>[allemandes] <i>elles-mêmes. </i><br /><br /><i>La Ruhr est certes la région la plus peuplée d’Allemagne, mais elle est composée d’une série de villes de taille moyenne. Même si Harris était heureux de les voir disparaître, elles ne constituaient pas sa cible principale. </i><br /><br /><i>Les villes les plus grandes et les plus célèbres d’Allemagne – Berlin, Munich, Hambourg et Francfort – étaient toutes situées en dehors de la Ruhr. </i><br /><br /><i>(...) En tête de liste se trouvait Berlin, la capitale du Reich, la troisième plus grande ville du monde en 1943, et de loin la plus grande d’Allemagne. </i><br /><br /><i>Pour le moment, cependant, celle-ci était trop éloignée et trop bien défendue pour que Harris puisse être sûr de réussir son coup.</i><br /><br /><i>L’heure de Berlin viendrait bientôt, mais Harris regardait ailleurs. Il s'arrêta sur une ville qui ne le cédait en importance qu’à Berlin, une ville qui se trouvait sur un fleuve facilement identifiable, et une ville qui était facilement accessible depuis l'Angleterre : Hambourg" (1)</i><br /><br />Et pour mettre toutes les chances de son côté, et si possible rayer <b>Hambourg </b>de la carte en un seul raid, <b>Harris</b> et le<i> Bomber Command</i> disposent maintenant d’un nouvel atout dans leur manche...<br /><br />... le brouillage radar.<br /><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(1) ibid, page 137</span></i></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-74093741810656305092024-03-17T00:30:00.019-04:002024-03-17T00:30:00.148-04:007862 - à la recherche du coup décisif<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCG-IB-u31n98UERppIswiMYGQtGsZZttSK46y_GUGzklyPyJ956FKVkhn6XY1DeSEP-Sx3If8xqDtYU-ROlFNkjFDtqAt0OXx4jtmxg4AJ0JR9GbM-UNA6QR4e7aw7uW2_GFwSI6oO07I9Q_CNrussZyVB1PKIp-egO5ghDcmVSIx6XvsSbIwEA/s800/Air_Chief_Marshal_Sir_Arthur_Harris_with_Air_Vice-Marshal_R_D_Oxland_and_Mr_M_T_Spence.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="656" data-original-width="800" height="328" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCG-IB-u31n98UERppIswiMYGQtGsZZttSK46y_GUGzklyPyJ956FKVkhn6XY1DeSEP-Sx3If8xqDtYU-ROlFNkjFDtqAt0OXx4jtmxg4AJ0JR9GbM-UNA6QR4e7aw7uW2_GFwSI6oO07I9Q_CNrussZyVB1PKIp-egO5ghDcmVSIx6XvsSbIwEA/w400-h328/Air_Chief_Marshal_Sir_Arthur_Harris_with_Air_Vice-Marshal_R_D_Oxland_and_Mr_M_T_Spence.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Arthur Harris, dans son bureau : jamais le moindre doute...<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... mais s’il est un homme qui ne doute pas encore, et qui, au bout du compte, ne doutera jamais, c’est bien <b>Arthur Harris</b> !</div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Étrangement, pour un homme qui apparaissait si hostile aux idées, Harris avait une vision beaucoup plus subtile, abstraite et quasiment théorique de la machine de guerre allemande.<br /><br />(...) Attaquer une usine ici ou là </i>[comme le préconisaient les Américains]<i>, c'était comme une piqûre d'épingle. Cela faisait certes un peu mal, mais guérissait néanmoins très vite (les usines étant faciles à reconstruire). Bombarder une ville entière supprimerait </i>[en revanche]<i> tout ce qu’elle contenait, et détruirait la machine intégrée et très complexe dont dépendait la capacité de l’Allemagne à poursuivre la guerre. <br /><br />À cela s’ajoutait le rôle particulier des travailleurs : sans eux, il ne pouvait y avoir d’industrie. Comme l’expliqua Harris, le remplacement d'un bâtiment prenait quelques mois; remplacer un ouvrier prenait vingt ans. Il ne voyait guère de différence entre attaquer les soldats qui occupaient le champ de bataille et attaquer les ouvriers qui les armaient.<br /><br />Et s’il était moralement acceptable d’affamer des centaines de milliers d’Allemands (comme l’avaient fait les Alliés avec leur blocus lors de la Première Guerre mondiale), comment pouvait-il être immoral de les attaquer dans leurs usines ?<br /><br />(...) Harris avait toutes les raisons de croire que l’industrie </i>[allemande] <i>avait également souffert : des photos de reconnaissance montraient par exemple des coups directs sur les usines Krupp à Essen. Il avait raison. Mais le problème, c’est que les dégâts furent réparés fin septembre. <br /><br />Malgré toutes ses victoires, le Bomber Command n’avait pas encore réussi le genre de coup décisif capable de détruire une ville en un seul raid. Même Essen, qui avait souffert plus que toute autre ville, avait dû être bombardée à deux reprises lors de la Bataille de la Ruhr, et serait encore touchée des centaines de fois avant d'être rayée de la carte" (1)<br /><br /><span style="font-size: xx-small;">(1) Randall, op cit, page 136 </span></i><br /></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-36475794479577650042024-03-16T00:30:00.024-04:002024-03-16T00:30:00.155-04:007861 - la naissance du doute<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwXzyskeHMZDeGk0tY8zxdX2W3u58pIum9qj-eqJkw5M6wCGhwRuW0m3mUjkcZ8li74ZWli03R1vbECW-FM9Fpu_gwB4RuINu-GGc8fvwOaCrOcEFwHKdXFGsV4vJ2xOF0gzYpnxypNhr7qtcgEdVpnGRm4dSKPajl5rOHTYcmGvNLs6Bs5VjXIQ/s1850/ssxb04em9lcb1.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1850" data-original-width="1350" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwXzyskeHMZDeGk0tY8zxdX2W3u58pIum9qj-eqJkw5M6wCGhwRuW0m3mUjkcZ8li74ZWli03R1vbECW-FM9Fpu_gwB4RuINu-GGc8fvwOaCrOcEFwHKdXFGsV4vJ2xOF0gzYpnxypNhr7qtcgEdVpnGRm4dSKPajl5rOHTYcmGvNLs6Bs5VjXIQ/w468-h640/ssxb04em9lcb1.jpg" width="468" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Canon de Flak de 105mm : jamais assez nombreux pour défendre le ciel du Reich<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... car naturellement, au cours de ces cinq mois de campagne, les défenseurs allemands, leurs canons de <i>Flak,</i> et leurs chasseurs de nuit, ne sont pas demeurés inactifs !<br /><br />De nos jours, dans nos paisibles démocraties depuis longtemps régies par la doctrine du <i>"zéro mort"</i>, un taux de pertes moyen de 5% à chaque raid serait naturellement jugé intolérable, mais en 1943, dans une guerre mondiale, il en faudrait bien plus pour contraindre le <i>Bomber Command</i> à renoncer à ses attaques !<br /><br />Considéré du point de vue allemand, et compte tenu des conditions - rappelons-le extrêmement difficiles - dans lesquelles leurs défenseurs doivent eux-mêmes opérer, réussir à abattre 800 avions ennemis, et à en endommager, parfois irrémédiablement, quelque 2 000 autres (!), le tout en seulement cinq mois, pourrait cependant passer pour une victoire... si les Britanniques, leurs usines d’Aviation et leurs écoles de pilotage, ne parvenaient pour leur part à remplacer appareils et équipages plus rapidement que les Allemands ne réussissent à les anéantir !<br /><br />Pour améliorer leur score et, peut-être, amener les Britanniques à la Raison, les défenseurs allemands, <b>Josef Kammhuber </b>en tête, auraient besoin de bien plus de canons antiaériens et d’obus, et de bien plus d’avions et de pilotes que leurs propres usines et écoles ne parviennent à en produire... et que le <i>Führer,</i> plus que jamais obnubilé par sa guerre à l’Est, n'est disposé à leur consentir.<br /><br />Pour autant, ceux qui, côté allié, croient encore en la justesse des théories de <b>Douhet </b>sont de moins en moins nombreux à mesure que les mois passent et que les pertes matérielles, et surtout humaines, s’accumulent sans que les Allemands manifestent le moindre signe de vouloir abandonner la lutte...</div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-28414740013899834492024-03-15T00:30:00.031-04:002024-03-15T00:30:00.134-04:007860 - mi-figue, mi-raisin<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUsjNJXiIujTqRqnxuaw5MOowKmCf_XRtQP2ULiYpQoJV9p1sCLbNpr6fydYusktPpdQntyl4G4EJA-4zazvkcIo0wmW2X5BvN0R0UJkn-uNyAxSyofn5YaD2Wh2dnELQHJ6kvzvqNSPMq536kR5Lh-IHITxsQANkCMAUXApZ5cGtamBoKfMsMNg/s1701/R.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1147" data-original-width="1701" height="270" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUsjNJXiIujTqRqnxuaw5MOowKmCf_XRtQP2ULiYpQoJV9p1sCLbNpr6fydYusktPpdQntyl4G4EJA-4zazvkcIo0wmW2X5BvN0R0UJkn-uNyAxSyofn5YaD2Wh2dnELQHJ6kvzvqNSPMq536kR5Lh-IHITxsQANkCMAUXApZ5cGtamBoKfMsMNg/w400-h270/R.jpg" width="400" /></a></div><div style="text-align: justify;">... mais pour ne pas laisser aux Allemands la possibilité de concentrer tous leurs moyens défensifs autour de la <b>Rühr</b>, le <i>Bomber Command </i>va également, dès le 01 mars, mener quantités d’attaques sur d’autres objectifs et donc, en pratique, sur d’autres villes allemandes, à commencer bien sûr par <b>Berlin</b>, ne serait-ce qu’en raison du symbole qu’elle représente et de la quantité de ministères, d’administrations et d’industries de guerre qu’on y trouve.<br /><br />Comme souvent, le bilan réel de toute cette campagne, qui se termine, du moins officiellement le 31 juillet 1943, est cependant très difficile à établir.<br /><br />Près de deux-cents-mille civils allemands ont en tout cas été tués ou blessés dans ces multiples raids, et des dizaines de milliers de maisons et bâtiments divers proprement effacés de la carte, poussant d’ailleurs le Ministre de la Propagande <b>Joseph Goebbels</b> à écrire dans son journal que rien qu’à <b>Essen,</b> il faudrait <i>"une douzaine d’années" </i>pour tout reconstruire... à supposer bien sûr que les Anglais lui en laissent l’opportunité !<br /><br />Reste que si<b> Harris</b> considère cette campagne comme un <i>"extraordinaire succès", </i>l’Allemagne nazie ne manifeste toujours aucune volonté d’accepter sa défaite !<br /><br />Reste aussi que la production industrielle allemande, bien que ralentie à des degrés divers, n’en poursuit pas moins sa progression sous la houlette du très efficace <b>Albert Speer</b> (1) et d’une armée de travailleurs étrangers souvent forcés et même esclaves.<br /><br />Reste enfin que dans cette affaire, le <i>Bomber Command</i> a lui-même perdu plus de 800 appareils au total, soit une moyenne de 5% des avions engagés à chaque sortie, ainsi que leurs équipages, tués ou faits prisonniers...<br /><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(1) architecte favori d’Hitler, pour lequel il avait notamment construit la nouvelle Chancellerie, Speer avait été nommé Ministre de l’Armement en février 1942 après la mort de son prédécesseur, Fritz Todt, dans un accident d’avion jamais élucidé</span></i></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-66110465626088190292024-03-14T00:30:00.032-04:002024-03-14T00:30:00.137-04:007859 - un demi-succès <p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDXdemGrRwFyYEyEGfg-6_25OM__Ji8IwTgzeWo9fOb3WLjC4iklLL7AxMBotbmC1ng7EtIbjZ68dNkrzI1MtJXMf8l57PLd3S4EgsBnKqM-gW-ZVhySGL-7R5YYY-LWLtPGpNcax4ZwX_d41FbFudr7IKGZnmhUBEhUUMjyyCqlobLZohgd0eDw/s640/H-4335.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="640" height="250" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDXdemGrRwFyYEyEGfg-6_25OM__Ji8IwTgzeWo9fOb3WLjC4iklLL7AxMBotbmC1ng7EtIbjZ68dNkrzI1MtJXMf8l57PLd3S4EgsBnKqM-gW-ZVhySGL-7R5YYY-LWLtPGpNcax4ZwX_d41FbFudr7IKGZnmhUBEhUUMjyyCqlobLZohgd0eDw/w400-h250/H-4335.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Le barrage de la Möhne, partiellement détruit lors du raid du 16 mai 1943<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... 16 mai 1943<br /><br />Dans la nuit du 16 au 17 mai 1943, les <i>Dambusters</i> passent donc à l’attaque, mais les appareils chargés de s’en prendre au barrage de la <b>Sorpe</b> échouent dans leur tentative et se retrouvent presque tous anéantis.<br /><br />Ceux destinés au barrage de la <b>Möhne</b> et à son objectif secondaire, celui de l’<b>Eder,</b> ont néanmoins plus de chance : la destruction du barrage de l'Eder provoque même un gigantesque raz-de-marée de neuf mètres de haut et de cent-soixante millions de mètres cubes d'eau, qui tue 1 300 civils et engloutit des villages entiers sur son passage.<br /><br />Les dégâts matériels et humains de cette <i>Operation Chastise</i> fort bien nommée (1) sont énormes,... mais restent pourtant bien en deçà des espérances britanniques !<br /><br />En effet, seule la destruction simultanée du barrage de la Sorpe aurait pu provoquer la paralysie totale de la <b>Rühr.</b> </div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;">Au lieu de cela, et en quelques semaines, des dizaines de milliers d'ouvriers vont s’affairer à réparer les ponts et les infrastructures. A la fin septembre, le barrage de l'Eder sera rebâti, puis viendra le tour de celui de la Möhne.<br /><br />Ce raid, qui va connaître un succès médiatique considérable, et qui démontre que, quand il le veut réellement, le <i>Bomber Command </i>est bel et bien capable de frapper avec précision, n’est donc, au mieux, qu’un demi-succès, de surcroit assombri par un taux de pertes catastrophique puisque huit des dix-neuf <i>Lancaster </i>qui y ont participé ont disparu, de même que cinquante-trois aviateurs sur cent-trente-trois...</p><p style="text-align: justify;"><i><span style="font-size: xx-small;">(1) en anglais, to chastise signifie punir</span></i><br /></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-28889355602614863772024-03-13T00:30:00.029-04:002024-03-13T00:30:00.135-04:007858 - "La vie de mes garçons est trop précieuse pour être gaspillée avec vos idées folles !"<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgi2gGyHNSrHK-y2dFwb5YVnxp9mmqDNJ8kHgQj6nYE_CnTAov2K9JeMHZLYRccgPXzpX3J1LTbLCq1oVv4YMg4iYDQ_tBPP7Ae8W2424zzKx0EEjCH7LhSkSnKU2kkzRIDifKhKFePglfWNLM1b0zlW97Ve6mJudDbAI4bl7Jz3BTcG8LxKQ6yww/s473/OIP.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="309" data-original-width="473" height="261" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgi2gGyHNSrHK-y2dFwb5YVnxp9mmqDNJ8kHgQj6nYE_CnTAov2K9JeMHZLYRccgPXzpX3J1LTbLCq1oVv4YMg4iYDQ_tBPP7Ae8W2424zzKx0EEjCH7LhSkSnKU2kkzRIDifKhKFePglfWNLM1b0zlW97Ve6mJudDbAI4bl7Jz3BTcG8LxKQ6yww/w400-h261/OIP.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">La bombe rebondissante : sur le papier, c'était facile...<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... <i>"Harris refusa</i> [donc] <i>de rencontrer Wallis et ne fut finalement convaincu que par Ralph Cochrane (1). </i><br /><br /><i>Lorsqu’il rencontra enfin Wallis, en mars, ses premiers mots au scientifique furent : "La vie de mes garçons est trop précieuse pour être gaspillée avec vos idées folles !".</i><br /><br /><i>Malgré ce peu prometteur préambule, une étrange alchimie se forma entre les deux hommes. Ils avaient plus en commun qu’ils ne le pensaient. Comme le dit le biographe de Harris, "ils se méfiaient tous deux des politiciens, détestaient les hauts fonctionnaires et méprisaient les obstructionnistes ; possédaient une détermination et une originalité bien au-delà de la plupart de leurs contemporains; et entre eux… avaient autant de diplomatie qu’un lutteur de foire"</i><br /><br /><i>(...) Harris écouta patiemment Wallis, regarda le film du scientifique et finit par admettre qu’il n’était pas au courant de tous les détails. Le 15 mars, il dit alors à Cochrane qu'il devrait former un escadron spécial et suggéra à Guy Gibson de le commander. Gibson (4), un jeune homme fringant avec un joli sourire, était déjà connu comme un pilote hors-pair, qui avait effectué une centaine de missions au cours de trois tournées de bombardement, soit une tournée de plus que d'habitude.</i><br /><br /><i>Harris admettait rarement qu'il avait tort, mais dans les rares occasions où il le faisait, il n'hésitait pas à modifier son attitude : le Raid Dambuster (2) bénéficia dès lors de son plein soutien et, en mai, le 617ème Escadron était prêt à attaquer les barrages de la Ruhr. </i><br /><br /><i>Dans la nuit du 16 mai, dix-neuf avions, des Lancaster spécialement modifiés, décollèrent vers la Ruhr. Neuf devaient attaquer la Möhne, cinq la Sorpe et cinq demeurer en réserve »... (3)</i><br /><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(1) Air Commander du 5ème Groupe de Bombardement</span></i><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(2) littéralement « briseur de barrage »</span></i><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(3) Randall, page 128</span></i></div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i><span style="font-size: xx-small;"> </span></i><span style="font-size: xx-small;"><i>(4) devenu héros national après cette affaire, Gibson fut tué en 1944 lors d'une autre opération de bombardement</i></span><i> </i><br /></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-6234892186994376852024-03-12T00:30:00.025-04:002024-03-12T07:01:13.455-04:007857 - l'imagination au service de la destruction<p><i></i></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhub2_miK4xps_7zsJrJt4nyzRCL0tBx5X0Ru7LmOZvHsr_A1hPwwW1DjEpqgsKKYHD0M3Fe045LhopdwijgltGyplhKAp2XuQmUpzVo-0CweV2pSeZ24iGbGnjCdzYbDGjLTV6ostwXLIb-MKmqAq5fHAx5QI4F-3Q2Ww7S7XkBJ12b6BB4Upt0A/s706/R.gif" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="418" data-original-width="706" height="236" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhub2_miK4xps_7zsJrJt4nyzRCL0tBx5X0Ru7LmOZvHsr_A1hPwwW1DjEpqgsKKYHD0M3Fe045LhopdwijgltGyplhKAp2XuQmUpzVo-0CweV2pSeZ24iGbGnjCdzYbDGjLTV6ostwXLIb-MKmqAq5fHAx5QI4F-3Q2Ww7S7XkBJ12b6BB4Upt0A/w400-h236/R.gif" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">La "bombe rebondissante", où l'imagination au service de la destruction...<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><i>... "cependant, en 1943, le Bomber Command ne disposait</i> [encore] <i>d’aucun avion capable de transporter un tel poids. </i><br /><br /><i>Wallis retourna donc à la planche à dessin et s’intéressa alors à la position de la bombe plutôt qu'à sa simple taille : une petite bombe explosant juste à côté du mur du barrage pourrait faire plus de dégâts qu'une plus grosse explosant à quelques mètres de là. </i><br /><br /><i>Après d’innombrables expériences et calculs, il en déduisit qu’une bombe de 6 000 livres, si elle était placée contre le mur du barrage, le détruirait. La question était cependant de savoir comment réussir un tel placement. </i><br /><br /><i>D'autres expériences conduisirent Wallis à l'idée désormais célèbre d'une bombe rebondissante, une bombe cylindrique ressemblant à un rouleau – techniquement, une mine – qui, une fois larguée à basse altitude, "sauterait" sur l'eau et frapperait le bord du barrage à la bonne vitesse et au bon endroit, soit à 240 milles à l'heure et soixante pieds au-dessus du niveau de l'eau. </i><br /><br /><i>Le mouvement de rotation de la bombe la ferait rouler sur le côté du barrage, explosant sous l’eau comme une grenade sous-marine. Si la bombe créait un trou, même minime, dans le barrage, la force de l’eau ferait ensuite le reste. </i><br /><br /><i>Lorsque Harris entendit parler de l’idée pour la première fois, il se montra pourtant cinglant : "Avec quelques légères connaissances pratiques et de nombreuses et amères expériences antérieures, je suis prêt à parier que c’est à peu près la proposition d’arme la plus folle que nous ayons jamais entendue" </i><br /><br /><i>La bombe rebondissante était une proposition de bombardement de précision créée par un inventeur. En d’autres termes, elle combinait les deux choses que Harris détestait le plus" (1)</i><br /><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(1) Randall, page 127 </span></i><br /></div><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-38684540262112140432024-03-11T00:30:00.031-04:002024-03-11T00:30:00.139-04:007856 - l'Inondation<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrGet2OB40IoFWekSUkUQ4HPOnNBRDaLUu8DDmF8vy-ci6RatFSkmTOq41BsLzqo5hOhRN6yW3hA4EZm_mA0q3zF9ti6Bm4UA0Dgt_K6XqsuA1KJMyf4yhKZmFPs84Pm7JFm3ZWON0Wi0iiApPa-eWC3BVzpRmeKdLI7RVlvQ54DLuzlZjtSNhWQ/s648/4951194777_412a914257_b.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="432" data-original-width="648" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrGet2OB40IoFWekSUkUQ4HPOnNBRDaLUu8DDmF8vy-ci6RatFSkmTOq41BsLzqo5hOhRN6yW3hA4EZm_mA0q3zF9ti6Bm4UA0Dgt_K6XqsuA1KJMyf4yhKZmFPs84Pm7JFm3ZWON0Wi0iiApPa-eWC3BVzpRmeKdLI7RVlvQ54DLuzlZjtSNhWQ/w400-h266/4951194777_412a914257_b.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Le barrage de la Möhne, de nos jours<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... dans cette guerre où les scientifiques des deux camps disposent à présent de<i> "ressources à un degré dont on ne peut que rêver en temps de paix"</i>, la science prend un essor fabuleux, et les innovations technologiques se font quasi quotidiennes.<br /><br />Plus rien ne semble désormais impossible,... pas même la destruction de barrages cyclopéens, qui permettra aux flots vengeurs d'inonder le territoire ennemi, et de priver ainsi d'eau son industrie de guerre et sa population civile.<br /><br />De l’<b>Inondation de la Rühr</b> et, plus tard, de la déforestation des forêts vietnamiennes à l'<i>Agent orange</i>, on dira un jour qu'il s'agissait de<i> "crimes écologiques",</i> mais à l'époque, chacun les voit tout simplement comme autant de moyens pratiques pour parvenir à une fin que tout justifie.<br /><br /><i>"Les barrages de la vallée de la Möhne et celui de la Sorpe (...) constituaient un ensemble hydraulique extrêmement important (...) fournissaient 70% des besoins en eau de l'industrie de la Rühr et assuraient de l'eau potable à 4.5 millions d'habitants. Le barrage de la vallée de l'Eder (...) était encore plus grand et contenait 202 millions de mètres cubes d'eau. Les économistes (...) avaient calculé que supprimer les réserves de la Möhne et de la Sorpe (...) paralyserait toute l'industrie de la Rühr durant l'été et placerait les civils dans une immense détresse en les privant d'eau potable" (1)</i><br /><br />Reste cependant à trouver le moyen de détruire les dits barrages en un seul coup !<br /><br />Menés par le génial <b>Barnes Wallis</b>, scientifiques et ingénieurs britanniques, se sont attelés à la tâche</div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Wallis était obsédé par les bombes : quelle taille elles devaient avoir et combien elles pouvaient détruire. Le barrage de la Möhne mesurait 112 pieds d'épaisseur à la base, 25 pieds d'épaisseur au sommet et 130 pieds de haut. Wallis avait initialement suggéré qu’une bombe de dix mille livres le détruirait, privant ainsi les fabricants d’armements d’électricité, et la population d’eau"<br /><br /><span style="font-size: xx-small;">(1) Friedrich, op cit<br />(2) Randall, page 126</span></i><br /></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-57935434665467333262024-03-10T00:30:00.027-05:002024-03-10T00:30:00.140-05:007855 - "des destructions stupéfiantes ont été infligées dans toute la Ruhr à un point tel qu’aucune nation ne saurait y résister longtemps"<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBzlGvLT-2HQ1dDpGbous2XBi45jIIhiZOBf254CcXTGmbvkhyphenhyphenXSI4l4vOT8bThzgpU6aAJIKmj65FAmLge7jdDVR-p_FNHrXoQfd-ep9Cx13BV5MHsPJZotlxgmAowbtUt-cYXQa3yVG8auzRlFAdbXP68nJ-ihvGQmblf-C4kLN8sR4xxI8wpg/s1270/1943-MarJul-11x14A.webp" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1270" data-original-width="1000" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBzlGvLT-2HQ1dDpGbous2XBi45jIIhiZOBf254CcXTGmbvkhyphenhyphenXSI4l4vOT8bThzgpU6aAJIKmj65FAmLge7jdDVR-p_FNHrXoQfd-ep9Cx13BV5MHsPJZotlxgmAowbtUt-cYXQa3yVG8auzRlFAdbXP68nJ-ihvGQmblf-C4kLN8sR4xxI8wpg/w504-h640/1943-MarJul-11x14A.webp" width="504" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">"En travers de la gorge", caricature américaine, juin 1943<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"> ... le 26 mars, c’est au tour de <b>Duisbourg</b> de subir la colère du <i>Bomber Command,</i> suivie dans les jours suivants de <b>Bochum, Dortmund</b>, puis<b> Cologne, Düsseldorf </b>ou encore<b> Wuppertal </b>ou <b>Oberhausen.</b><br /><br />Et comme il faut à tout prix empêcher les Allemands de se rétablir et de relever leurs ruines, ces mêmes villes sont à nouveau bombardées puis re-bombardées dans les semaines et les mois suivants.</div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Une à une, les villes de la Ruhr furent transformées en cendres et décombres. Du point de vue de Harris, les raids s’avérèrent un extraordinaire succès. <br /><br />À la mi-mai, Churchill s’impliqua à nouveau dans le drame et écrivit à Harris pour lui réclamer une liste des cent villes les plus importantes pour l’effort de guerre allemand. <br /><br />Harris s'exécuta avec plaisir. Le 15 mai, sa confiance atteignant un nouveau sommet, il déclara à Portal que "des destructions stupéfiantes </i>[ont] <i>été infligées dans toute la Ruhr à un point tel qu’aucune nation ne saurait y résister longtemps. <br /><br />Si nous pouvons continuer ainsi </i>[ajouta-t-il],<i> cela ne peut manquer d’être mortel dans un laps de temps qui, à mon avis, sera étonnamment court » (1)</i><br /><br />Il faut dire qu’en plus de ses désormais traditionnelles bombes explosives et incendiaires, Harris a décidé de tester une nouvelle méthode pour en finir avec l’effort de guerre allemand...<br /><br />... l’Inondation<br /><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(1) Randall, ibid</span></i></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-4554406731915147812024-03-09T00:30:00.034-05:002024-03-09T00:30:00.124-05:007854 - "la tâche et l’objectif du Bomber Command est de détruire les principales cités de la Rühr !" <p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAY6559-2e4rmTxtPRwgvs6e1NXmXY21h2Pfx2pe5095fg0DX5m1I84a0Chk9WW2YGqs2BMtTwDisTr8hJwYDTTAD_nCKgq5uiC56bAzlTeIG1Ww8q-hv4WaSJbZzTBb_58JP31I2ZJfTA2uPz5LsJ0w-g-TyW0ns90aXaB0iYwLi_Tl1MqNlcrA/s800/17062005430420484315103638.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="570" data-original-width="800" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAY6559-2e4rmTxtPRwgvs6e1NXmXY21h2Pfx2pe5095fg0DX5m1I84a0Chk9WW2YGqs2BMtTwDisTr8hJwYDTTAD_nCKgq5uiC56bAzlTeIG1Ww8q-hv4WaSJbZzTBb_58JP31I2ZJfTA2uPz5LsJ0w-g-TyW0ns90aXaB0iYwLi_Tl1MqNlcrA/w400-h285/17062005430420484315103638.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Un Halifax britannique et son équipage, en 1943</span><br /></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... Essen, 05 mars 1943, 20h00</div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Nous sommes enfin prêts et équipés</i>", déclare Harris, "<i>la tâche et l’objectif du Bomber Command est de détruire les principales cités de la Rühr !" </i><br /><br />Et c’est par <b>Essen,</b> fief des industries <b>Krupp,</b> que démarre, dans la nuit du 05 mars au 06 mars 1943, cette nouvelle campagne de bombardements qui va s’étirer jusqu’à la fin du mois de juillet et progressivement transformer les villes de la <b>Vallée de la Rühr </b>en montagnes de ruines.<br /><br />Le 05 mars, donc, une demi-douzaine de <i>Mosquito Pathfinder</i>, ces insaisissables bimoteurs en contreplaqué appelés à devenir la hantise des défenseurs allemands, déboulent au-dessus d’Essen sur le coup de 20h00, et commencent à y larguer leurs marqueurs colorés, préludes à l’arrivée de plus de 400 bombardiers, presque tous quadrimoteurs, qui surgissent quelques minutes plus tard et y déchaînent l’enfer à grands renforts de projectiles incendiaires, qui représentent près de 70% du tonnage total.</p><p style="text-align: justify;"><i>"A 4 heures du matin, la porte du refuge abritant Horst et sa mère s’ouvrit. "Moi", déclara-t-il, soixante-cinq ans plus tard, "je n'en croyais pas mes yeux… Il y avait des tas de décombres fumants partout. Notre maison avait disparu, tout comme notre quartier"<br /><br />(...) "Lorsque les flammes se calmèrent, 479 personnes étaient mortes et 30 000 autres étaient désormais sans abri. Horst et Paul demeurèrent dans la ville et, une semaine plus tard, le 12 mars, ils virent le reste de la ville disparaître lors d'un deuxième raid dévastateur de la RAF. <br /><br />Essen fut la première salve de la Bataille de la Ruhr. Au cours des cinq mois suivants, Harris lança plus de quarante raids. Le Bomber Command déversa cinquante-huit mille tonnes de bombes, soit plus que ce que les Allemands avaient lâché pendant le Blitz, et plus que ce que le Bomber Command avait lâché pendant toute l’année 1942" (1)<br /><span style="font-size: xx-small;"><br />(1) Randall, op cit, page 125</span></i><br /></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-78701246864645838892024-03-08T00:30:00.025-05:002024-03-08T00:30:00.137-05:007953 - ... "la directive de Casablanca m’a permis d’attaquer à peu près n’importe quelle ville industrielle allemande de 100 000 habitants ou plus". <p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-Cycj1Xp2rf5F4-RHTYokcaeOXB5u1s2ryhTQ_ukQ91vaVrquXcxmlWJqtdn0E_J9Sjp-mj-on0yZPdNuNUuhrHVT52pBhNDaDzil1L7YGzIZ3JJgf9RC3Nfvcwfo_11OohV58wdvawUpy7qRRKBfN4jO58kk_mPeBgqKTXGu-VIiqJf507QZMA/s800/s-l1200.webp" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="530" data-original-width="800" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-Cycj1Xp2rf5F4-RHTYokcaeOXB5u1s2ryhTQ_ukQ91vaVrquXcxmlWJqtdn0E_J9Sjp-mj-on0yZPdNuNUuhrHVT52pBhNDaDzil1L7YGzIZ3JJgf9RC3Nfvcwfo_11OohV58wdvawUpy7qRRKBfN4jO58kk_mPeBgqKTXGu-VIiqJf507QZMA/w400-h265/s-l1200.webp" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">"attaquer à peu près n’importe quelle ville industrielle allemande de 100 000 habitants ou plus"</span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... <i>"la directive de Casablanca, écrivit-il</i> [Harris] <i>après la guerre, "m’a permis d’attaquer à peu près n’importe quelle ville industrielle allemande de 100 000 habitants ou plus". </i><br /><br /><i>Même si la directive visait à mettre un terme aux bombardements de villes, et non à en lancer une nouvelle vague, Harris exploita son ambiguïté pour poursuivre sa campagne de destruction de villes. </i><br /><br /><i>Seuls deux hommes pouvaient l’arrêter : Churchill et Portal (1). </i><br /><br /><i>Le Premier ministre, après une année de bombardements sans résultat, ne croyait plus aux promesses exagérées des aviateurs, mais il ne put jamais résister à l’appel de bombarder Berlin. </i><br /><br /><i>Le 27 janvier, il envoya une note à Sinclair (2) l’exhortant de "continuer sur la grande ville". </i><br /><br /><i>Portal, pour sa part, savait que son subordonné n’appliquait pas la directive, mais - pour des raisons qui n’ont jamais été éclaircies - choisit de fermer les yeux. </i><br /><br /><i>Harris poursuivit donc ses efforts pour détruire l’Allemagne de bout en bout"</i> (3)<br /><br />Et, sans surprise, le premier objectif de Harris et du <i>Bomber Command</i> pour l’année 1943 n’est autre que la <b>Vallée de la Rühr, </b>cœur industriel de l’Allemagne où l’on trouve quantités de villes abritant raffineries de pétrole, aciéries ou encore usines chimiques...<br /><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(1) et (2) Charles Portal et Archibald Sinclair étaient respectivement Maréchal de l’Air et Secrétaire d’État à l’Air</span></i><br /><i><span style="font-size: xx-small;">(3) Hansen, op cit, pp 120-121</span></i><br /></div><br /><p></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-64610563820696169862024-03-07T00:30:00.033-05:002024-03-07T00:30:00.130-05:007952 - "toutes les attaques jugées nécessaires pour rendre la population industrielle allemande sans abri, sans volonté et, dans la mesure du possible, morte".<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghaTJtD8lXncTG267fsRIfVOk_-Jaj4ejvRT_fD2uaMb7K-tboTrq06mR8kBpi0os4PHyWpSXwX2I0wVwqr2G2pkFLUm7iEuJX7TDCwkhjVkwy1sOSoLMMEaKReDAI7etiuT3MRbScj9klJBt7KWWy_xv1yS58fzAd1ynkB-7hR2FAEsvYstnniA/s1920/6632ad5079bc4aebd09fd725fd7d3e99.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1920" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghaTJtD8lXncTG267fsRIfVOk_-Jaj4ejvRT_fD2uaMb7K-tboTrq06mR8kBpi0os4PHyWpSXwX2I0wVwqr2G2pkFLUm7iEuJX7TDCwkhjVkwy1sOSoLMMEaKReDAI7etiuT3MRbScj9klJBt7KWWy_xv1yS58fzAd1ynkB-7hR2FAEsvYstnniA/w400-h225/6632ad5079bc4aebd09fd725fd7d3e99.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Chargement de bombes sur un Lancaster<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... mais Harris <i>"ne fut pas impressionné : cette directive, comme tant d’autres émanant du Ministère de l’Air, reposait</i> [en effet] <i>sur la prémisse erronée selon laquelle bombarder une ou plusieurs cibles de précision était la panacée. </i><br /><br /><i>Harris était convaincu du contraire : pour lui, l’objectif des bombardements était de détruire les villes allemandes et tout ce qui s’y trouvait. </i></div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>Toutes les villes allemandes, et pas seulement Berlin. <br /><br />La question était alors de savoir comment il continuerait à le faire tout en respectant cette directive. </i></p><p style="text-align: justify;"><i>Comme l’explique un auteur dans le double langage commun aux défenseurs de Harris, "il estimait que la directive était ouverte à un certain nombre d'interprétations".<br /><br />L'histoire officielle le dit quelque peu différemment : le Bomber Command interpréta la directive comme autorisant "toutes les attaques jugées nécessaires pour rendre la population industrielle allemande sans abri, sans volonté et, dans la mesure du possible, morte".<br /><br />(...) Harris attendit plusieurs semaines pour répondre, et quand il le fit, il proposa un "commentaire" sur la directive. Il suggéra une légère reformulation, stipulant que "l’objectif principal du Bomber Command sera la destruction et la dislocation progressives du système militaire, industriel et économique allemand visant à saper le moral du peuple allemand au point où sa capacité de résistance armée sera réduite à néant"<br /><br />Cette interprétation impliquait que le but principal des bombardements était donc de saper le moral plutôt que de détruire l’industrie. Harris était convaincu que cela lui offrait exactement ce qu'il voulait" (1)<br /><br /><span style="font-size: xx-small;">(1) Hansen, op cit, pp 119-120<br /></span></i></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7389431.post-41584403689575590222024-03-06T00:30:00.051-05:002024-03-06T08:58:45.960-05:007951 - la directive Pointblank<p></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhk-yu8cVWXjZXexIK_LsmcoE4mj3s8M6RGIEZNayFRzpwMjuV2E2yhOoXA5cC8auc__C4F5uRtp4ujuAvZJNy28cbyQxHtplwMyWausYgG8080xEDJ24udnNv45Wi0fch5WxUXNZ4Vzw5TBgAc97kYAv0PBBZzgZgRu12OY6pOzJDzQr-6lslaNQ/s1141/General_Arnold_Greets_Crew_of_B-17_Memphis_Belle.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="905" data-original-width="1141" height="318" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhk-yu8cVWXjZXexIK_LsmcoE4mj3s8M6RGIEZNayFRzpwMjuV2E2yhOoXA5cC8auc__C4F5uRtp4ujuAvZJNy28cbyQxHtplwMyWausYgG8080xEDJ24udnNv45Wi0fch5WxUXNZ4Vzw5TBgAc97kYAv0PBBZzgZgRu12OY6pOzJDzQr-6lslaNQ/w400-h318/General_Arnold_Greets_Crew_of_B-17_Memphis_Belle.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Arnold (en uniforme clair) et l'équipage du célèbre B17F Memphis Belle, 1943<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><i>... "Arnold était ravi. "Nous avions remporté une victoire majeure", écrira-t-il plus tard, "car nous allions désormais bombarder conformément aux principes américains, en utilisant les méthodes pour lesquelles nos avions avaient été conçus".</i><br /><br /><i>(...) Après s'être mis d'accord sur la manière dont chacun bombarderait, les Alliés devaient maintenant décider quoi bombarder.</i><br /><br /><i>Avant la Conférence, les Américains avaient longuement réfléchi à la meilleure manière de vaincre la menace sous-marine allemande. Ils s’étaient accordés su</i><i>r la nécessité de détruire les usines produisant les sous-marins, les avions de la Luftwaffe qui les protégeaient, ainsi que les matières premières qui servaient à les fabriquer. </i><br /><br /><i>Dans cette logique, ils avaient identifié cinq cibles essentielles : les chantiers et bases de sous-marins; l’Armée de l’Air allemande, ses usines et ses dépôts; les usines de roulements à billes; les installations pétrolières; les installations produisant du caoutchouc synthétique et des pneus. Les villes n’étaient spécifiées nulle part" (1)</i><br /><br />Toutefois, avant-même la fin de la <b>Conférence de Casablanca</b>, les responsables du<i> Ministère de l’Air </i>britannique ont de leur côté déjà commencé à rédiger une nouvelle directive, dite <i>"Pointblank" ("bout-portant"), </i>destinée à <b>Arthur Harris</b> et à son <i>Bomber Command. </i></div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>"Elle fut prête le 21 janvier 1943 et arriva sur son bureau le 4 février. La directive commençait par ces mots : "Votre objectif principal sera la destruction progressive du système militaire, industriel et économique allemand et l’affaiblissement du moral du peuple allemand au point que sa capacité de résistance armée s’en trouve fatalement affaiblie"<br /><br />(...) Dans le cadre de ce concept général, vos principaux objectifs, sous réserve des exigences météorologiques et de la faisabilité tactique, seront pour le moment dans l'ordre suivant : (a) Les chantiers de construction de sous-marins allemands; (b) l’industrie aéronautique allemande; (c) les transports; (d) les raffineries de pétrole; (e) d’autres cibles de l'industrie de guerre ennemie" (2)<br /><br /><span style="font-size: xx-small;">(1) et (2) Hansen, op City, pp. 117-118-119</span></i></p><div class="notranslate" style="accent-color: initial; all: initial; animation-composition: initial; animation: initial; appearance: initial; aspect-ratio: initial; backdrop-filter: initial; backface-visibility: initial; background-blend-mode: initial; background: initial; baseline-source: initial; block-size: initial; border-block: initial; border-collapse: initial; border-end-end-radius: initial; border-end-start-radius: initial; border-inline: initial; border-radius: initial; border-spacing: initial; 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margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="491" data-original-width="640" height="308" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpxB5LjE-aJmMFF4T-bjXIMoDnhHKtwcoaYUVI7yqqbynZJIUipSqglJC9jSJFA78uPRLZxMRvr_feSs8jYIQ53Wtwe0_MApklRMsj0sfaZhorg8NXrg9DjXP_mYNvFV9XwT6Wl5YqQoeCsKfRBbMpcZetC4wZwOeV18acKt8L_W__LKyQpt3NJQ/w400-h308/Casablanca%20Conference,%201943%20d.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: xx-small;">Casablanca consacra aussi le partage du Ciel allemand entre Américains et Britanniques<br /></span></td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;">... Casablanca, 19 janvier 1944<br /><br />Ce n’est cependant que quatre jours plus tard que le commandant de la <i>8ème Air Force </i>américaine a enfin l’occasion d’exposer ses arguments au Premier Ministre britannique.<br /><br /><i>"Je comprends", déclara Churchill, "que vous soyez très mécontent de ma suggestion à votre Président pour que votre 8ème Air Force se joigne à la RAF pour les bombardements de nuit". </i></div><p style="text-align: justify;"></p><p style="text-align: justify;"><i>Sans attendre la réponse d’Eaker, il poursuivit : "Jeune homme (1), je suis à moitié américain; ma mère était citoyenne américaine. Les pertes tragiques de tant de nos vaillants équipages me déchirent le cœur. Le maréchal Harris me dit que ses pertes sont en moyenne de deux pour cent, tandis que les vôtres sont au moins le double, et parfois plus élevées. <br /><br />Churchill avait compris les choses à l'envers : les pertes américaines s'élevaient [alors] à 2,54 %, les britanniques 4,7%, mais Eaker résista à la tentation de corriger le Premier Ministre. <br /><br />Il présenta à Churchill un court mémorandum de moins d’une page, faisant valoir son point de vue. "J'espère", dit-il au Premier Ministre, "que vous le lirez". Churchill fit asseoir Eaker sur le canapé à côté de lui. En lisant à mi-voix, il absorba les arguments d’Eaker. <br /><br />(...) Après qu'Eaker ait fait valoir sa cause, Churchill lui rendit le mémo et lui dit "Jeune homme, vous ne m'avez pas convaincu que vous aviez raison, mais vous m'avez persuadé que vous devriez avoir une autre opportunité de prouver votre affirmation. Comme vous le dites, ce serait une chance si nous pouvions bombarder ces démons 24 heures sur 24. </i></p><p style="text-align: justify;"><i>Quand je verrai votre Président au déjeuner aujourd'hui, je lui dirai que je retire ma suggestion pour que les bombardiers américains se joignent à la RAF dans les bombardements de nuit et que je recommande maintenant que notre effort commun de bombardements de jour comme de nuit se poursuive pendant un certain temps" (2)</i></p><p style="text-align: justify;"><i><span style="font-size: xx-small;">(1) Ira Eaker avait alors 46 ans et Churchill 68<br />(2) Hansen, op cit, pp. 115-117</span></i><br /></p>D'Ibervillehttp://www.blogger.com/profile/10178751580339405034noreply@blogger.com0