samedi 5 juillet 2025

8947 - et au milieu, coule un fleuve

Soldats britanniques franchissant l'Irrawady sans grand stress, 14 février 1945 
… Irrawady, février 1945

En vérité, la messe de la défaite japonaise en Birmanie n’a même plus à être prononcée, et bien plus que l’entêtement de Kimura et de ses soldats, le principal obstacle qui, en ce mois de février 1945, se dresse devant la 14ème Armée n’est autre que l’immense fleuve Irrawady, lequel barre entièrement le pays d’Est en Ouest et, de Myitkyina au Nord à Rangoon au Sud, s’étire sur quelque 2 000 km.

Depuis que les guerres existent, la traversée d’un fleuve par une armée en campagne n’a jamais été une mince affaire, et elle l'est d'autant moins dans ce cas-ci que les moyens de le traverser manquent cruellement et se limitent en vérité à de modestes jonques, de vieux ferrys depuis longtemps époumonés, et un invraisemblable bric-à-brac de petites embarcations de fortune et de radeaux minables, dont la simple vision inspirerait les pires craintes au combattant le plus endurci...

Face à un adversaire disposant d’une artillerie convenable, et d’un minimum de soutien aérien, la pitoyable "flotte d’Invasion" constituée tant bien que mal par la 14ème Armée du général Slim serait immédiatement envoyée par le fond et avec de très lourdes pertes humaines.

Mais en ce mois de février 1945, les forces japonaises de Birmanie sont à ce point au bout de leur rouleau que la traversée de l’Irrawady, qui s’échelonne sur plusieurs semaines et en de multiples endroits du fleuve, s’effectue sans véritable problème.

Tout n’est maintenant plus qu’une simple question de temps…

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