mercredi 22 mai 2024

7928 - "Je suis certain que l’Allemagne ne pourra que s’effondrer avant que ce programme, qui est déjà à plus de la moitié achevé, n’aille beaucoup plus loin"

Berlin en flammes, après un raid aérien
... Berlin, 18 novembre 1943, 21h00

Après cette indispensable remise en forme, il est à présent temps de s’en retourner à Berlin qui, dans la nuit du 18 novembre, se voit ainsi gratifiée de la visite de plus de 400 bombardiers, lesquels, au prix de la perte d’une dizaine des leurs, y déversent plus de 1 500 tonnes de projectiles explosifs et incendiaires.

La Bataille aérienne de Berlin est à présent officiellement lancée, mais cette campagne, qui va se poursuivre jusqu’à la fin mars de l’année suivante, ne se limite cependant pas à la seule capitale du Reich, puisqu’elle concerne également des villes comme Leverkusen, Ludwigshafen, Francfort, Stuttgart ou encore Leipzig, Bochum ou Düsseldorf.

Pour Harris, mais aussi pour la simple survie des équipages des bombardiers, il importe en effet de ne pas pousser les Allemands à concentrer toutes leurs défenses à ce seul endroit,... ni de leur permettre de poursuivre impunément leurs activités partout ailleurs !

"Outre Berlin, Harris pensait qu’il restait une soixantaine de villes (dont Leipzig, Dresde, Erfurt, Weimar, Francfort et Munich) à détruire. Lorsque cela serait fait, le Bomber Command n’aurait plus alors qu’à "nettoyer les quelques petites villes du charbon et de l’acier" de la Sarre et, "quand l’occasion s’en présenterait… de faire le ménage tout autour" en éliminant Solingen, Witten et Leverkusen.

Mais on n’aurait pas besoin d’en arriver là car, concluait-il, "Je suis certain que l’Allemagne ne pourra que s’effondrer avant que ce programme, qui est déjà à plus de la moitié achevé, n’aille beaucoup plus loin" (1)

(1) Randall, op cit, page 194

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
bravo pour le blog...On ne peut que rester ébahi devant la férocité et l'obstination méthodique de "Bomber" Harris qui si son camp avait perdu aurait été très probablement traité en criminel de guerre, même si les "lois de la guerre" (-un oxymore- la guerre ne peut pas vraiment avoir de lois malgré toutes les bonnes volontés de la SDN) de l'époque ne prohibaient pas forcément de telles méthodes.

Harris était soutenu par Churchill (un va t'en guerre décomplexé qui considérait que Harris ne faisait que rendre au centuple la monnaie de la pièce des raids sur Coventry et Londres) et il obtenait ses résultats visibles ...et agréables à l'allié soviétique (qui subissait également une horreur sans nom question massacre massif de civils).

Là où Harris avait en partie raison dans ses froids calculs c'est que l'efficacité de la chasse allemande et de la Luftwaffe en général déclinait face à la montée en puissance des aviations alliées , tant anglo-américaine que soviétique . Les allemands n'avaient pas les moyens de riposter (il y eut un "Baby Blitz" sur Londres destiné à mettre en scène un semblant de représailles en attendant la mise au point des V1 et des V2 mais les Allemands ne disposaient pas de quadrimoteurs gros porteurs (ou du moins pas en grande quantités).

Quant à la chasse allemande, l'impuissance allemande grandissante a engendré des monstruosités comme le concept des "intercepteurs de défense de zône"...des avions à réaction ou à moteur fusée"low-cost" ultra dangereux à piloter (le fameux jager notprogram - programme d'urgence des chasseurs ) avec des faiseurs de veuve tels que le volksjager salmander, le messerschmitt Komet, le Bachem Natter, et même le V1 piloté Reichenberg (promu par la très nazie Hanna Reitsch qui était bien la seule à pouvoir gérer untel engin de mort).

Tous ces engins pilotés bien entendu par des gamins à peine sorti des écoles de pilotage des Jeunesses Hitlériennes vu l'hécatombe de pilotes expérimentés sur le front de l'Est et ailleurs.

Une des parades plus réalistes aurait pu être la fusée Wasserfall ...si son système de pilotage avait été au point et si elle avait été équipée d'un détonateur de proximité.