dimanche 17 décembre 2023

7771 - rembarquer sous les bombes

Le Rembarquement par Dunkerque : un succès au mieux moral
... la suite est dès lors inévitable : huit jours plus tard, le Mouvement tournant par Sedan permet aux Allemands de compléter leur manœuvre d'encerclement, de progresser sur plus de 250 km, et d'atteindre les côtes de La Manche.

Le 28 mai, soit deux semaines après les Hollandais, les Belges capitulent à leur tour mais, six jours plus tôt, Churchill, qui pressent l'imminence de la catastrophe, a déjà décidé de procéder au rembarquement du Corps expéditionnaire britannique, opération qui devra évidement s'effectuer sous les bombes allemandes, et qui coûtera fort cher à la Royal Navy et à la Royal Air Force, mais qui, en soi, s'achèvera néanmoins par un grand succès puisque, du 26 mai au 4 juin, près de 370 000 soldats français et britanniques parviendront à rallier les côtes anglaises

Hitler a toutes les raisons de jubiler : les Britanniques sont neutralisés et la suite de la Campagne de France s'annonce sous les meilleures auspices : le 14 juin, les troupes allemandes pénètrent sans opposition dans Paris que le gouvernement français, craignant sans doute d'assister à un nouveau Varsovie ou un nouveau Rotterdam, a renoncé à défendre.

Le 17 juin, le nouveau gouvernement du Philippe Pétain réclame l'armistice. Le 21, celui-ci est signé dans la Forêt de Compiègnes, à l'endroit et dans le wagon-même - celui du Maréchal Foch - où s'est conclu l'armistice de 1918.

Les Alliés déplorent 90 000 morts, 200 000 blessés, et près de deux millions de prisonniers et de disparus.

La Bataille de France est terminée, celle d'Angleterre va bientôt commencer...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Les anglais ont eu bien de la chance...avec la météo, dans cette triste affaire de Dunkerke...

Une partie du réembarquement avait lieu au port de Dunkerke, pilonné par l'artillerie et l'aviation allemande avec des bateaux relativement importants (et parfois tributaires des hauteurs de marée...)qui accostaient sur des quais, de plus en plus transformés en tas de cailloux par les canons allemands.

Une autre partie avait lieu sur les plages, avec ...tout et n'importe quoi, du moment que çà flottait et avait un faible tirant d'eau,comme les barges fluviales à voile de la Tamise (votre illustration) car la plage est en pente très douce.
Les anglais ont bâti une légende de propagande autour des "little ships of Dunkirk"(les petits navires de Dunkerke -qui sont recensés, listés, classés monuments historiques et participent à des commémorations- avec une mention spéciale pour une barque de pêche promenade voile/aviron de 4,50 M, le plus petit du lot...qui a droit au nom de "ship" -navire- alors que normalement on emploierait le mot boat -bateau- pour ce genre de coquille de noix.

L'écrivain Robert Merle dans son "week end à Zuydcoote" fit dire à un de ses personnages que "on aurait dit qu'on jouait au réembarquement" tant cette flottille de petits bateaux de plaisance, pimpants et vernis (les anglais sont aux petits soins pour leurs bateaux de plaisance, comme pour leurs jardins et leurs animaux de compagnie) apparaissait incongrue dans un contexte d'apocalypse guerrière...
Certes on peut traverser la Manche (qui n'est pas très large) avec n'importe quoi, c'est même la spécialité de recordmen farfelus, comme le champion de moto G Monneret, qui , pour la pub avait utilisée une vespa montée sur une sorte de pédalo à hélice, ou les déjantés de l'émission Top Gear, de la BBC, avec un pick-up Toyota équipé d'un moteur hors bord et de flotteurs...et bien souvent, il s'agissait simplement de faire la navette entre les plages et un navire plus gros ancré au large...

Le seul ennui c'est que pour traverser le "Channel" avec une coquille de noix, ou simplement décoller de la plage et passer les vagues du bord, avec les petits bateaux de l'époque qui n'étaient pas auto-videurs comme les voiliers légers, les Zodiacs et les kayaks modernes en plastique et à double fond...ben il faut un temps de demoiselle, mer plate et vent nul.

Certes , on était au mois de juin et pas en fin d'automne -car en octobre et novembre les déferlantes sont violentes en Manche et les véliplanchistes jouent à faire de spectaculaires sauts de vagues...mais même en juin il peut faire mauvais, la preuve en est la destruction des ports "mulberries" par une tempête lors du débarquement de juin 1944 sur les côtes normandes.

Une passe de mauvaise météo au moment de l'encerclement de la poche de Dunkerke aurait eu pour résultat un bilan encore bien plus désastreux, même en tenant compte du fait que la mauvaise météo aurait gêné les opérations aériennes de la Luftwaffe...mais aussi de l'aviation anglaise.