mardi 5 septembre 2023

7678 - un duel à distance

 ... 17h40

Peu après après 17h00, un nouvel obus du Duke of York atteint le Scharnhorst à l'arrière de la tourelle "C", pulvérisant le hangar à avion et déclenchant un début d'incendie que l'équipage parvient néanmoins à juguler.

L'ultime espoir de Bey, et de tous ses officiers et marins, réside à présent dans la vitesse du Scharnhorst, de trois à quatre nœuds plus rapide que celle du Duke of York.

Le croiseur de bataille, pourtant, n'a jamais été réputé pour sa tenue dans une mer agitée, et à cette vitesse, et dans des creux de plusieurs mètres, il va inévitablement s'infliger de gros dommages qu'il sera très difficile, voire impossible, de réparer au fond d'un fjord norvégien dépourvu d'infrastructures.

Mais nécessité fait à présent loi, et de fait, au grand désespoir des Britanniques, la distance entre leur cuirassé et le croiseur de bataille allemand augmente lentement : d'environ 11 000 mètres à 16h50, elle passe à 13 000 mètres une demi-heure plus tard.

A 17h40, dans une mer toujours aussi déchaînée, et bien que toujours poursuivi par l'ensemble de ses adversaires, le Scharnhorst est maintenant séparé de ces derniers par plus de 16 000 mètres, et seul le Duke of York est encore en mesure de continuer à échanger salve après salve avec lui.

"C'était devenu un duel entre l'artillerie principale des deux navires. Même si le Duke of York trainait à l'arrière, il bénéficiait toujours des avantages d'un tir contrôlé par radar et d'une portée plus grande, jusqu'à 28 km (1), car en dépit de ses canons à haute vitesse initiale, qui lui permettaient de tirer jusqu'à 40 km, contre 32 km au Duke of York, l'allemand ne possédait plus ni contrôle radar ni son armement complet" (2)

(1) sur mer, en raison des mouvements du navire et de la petitesse des cibles, il était cependant rarissime de mettre au but à plus de 20 000 mètres. Les records lors de la 2ème GM furent d'ailleurs de 24 000 mètres, obtenus le 08 janvier 1940 par ce même Scharnhorst au détriment du porte-avions britannique Glorious, et le  9 juillet 1940 par un 380mm du vieux Warspite britannique sur le cuirassé italien Conte di Cavour
(2) Woodman, op cit, page 437

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour,
Félicitations pour le blog, c’est un bonheur de suivre ces récits !

J’ai une question :
« dans des creux de plusieurs mètres, il va inévitablement s'infliger de gros dommages »
Pourquoi ?!?