samedi 27 novembre 2021

7029 - les malheurs de l'amiral

L'explosion du Taiho : un accident... inévitable
… 11h22

Mais alors que cette bataille totalement à sens unique continue de se dérouler dans le ciel, un nouveau malheur s’abat sur le pauvre amiral Ozawa à 11h22, lorsque le sous-marin américain Cavalla, après un tir de six torpilles, parvient à en loger au moins trois sur le flanc tribord du Shokaku - avant-dernier porte-avions ayant participé au raid sur Pearl Harbor encore à flots - y provoquant un formidable incendie que l’équipage du bâtiment s'efforce de combattre pendant plus de deux heures, sans parvenir pour autant à l’empêcher de se propager jusqu’aux soutes à munitions du porte-avions, lequel explose comme une grenade vers 14h00, emportant plus de 1 200 marins et aviateurs avec lui !

Et ce n’est hélas pas fini puisque sur le Taiho, les vapeurs de carburant qui s’échappent  des canalisations endommagées lors de l’attaque de la matinée continuent de se répandre dans les entrailles du navire et les hangars pour avions, et s’avèrent à ce point toxiques qu’elles y interdisent toute réparation.

Pour s’en débarrasser, et ainsi remettre le plus vite possible ses équipes au travail, un officier subalterne décide finalement, au mépris de tous les règlements anti-incendie, de lancer la ventilation du navire à plein régime, ce qui a certes pour avantage de diminuer quelque peu la concentration des gaz dans l’air, mais surtout pour inconvénient de les répandre dans tout le bâtiment !

Et ce qui devait arriver arrive : vers 15h30, une simple étincelle provoque une explosion, puis un énorme incendie, qui ravage bientôt le grand porte-avions d’un bord à l’autre, forçant l’amiral Ozawa à se réfugier sur le destroyer Wakatsuki avant d’ordonner l’évacuation du Taiho, dont l’épave calcinée finit par sombrer peu après, non sans emporter là encore plus d’un millier d’hommes dans la tombe…

1 commentaire:

Anonyme a dit...

La deuxième Guerre Mondiale a largement fait progresser la connaissance des procédures anti-incendie à bord des gros navires , en particulier des pétroliers (sans parler des paquebots, en particulier Français, avec la triste affaire du Georges Philippar, de l'Atlantique, et l'incendie immérité du Normandie dont les coast guards américains avaient , c 'est ballot, débranché le système anti incendie pourtant dernier cri et surdimensionné) .

De nos jours les pétroliers ont des systèmes d'inertage des soutes vides (un gaz neutre genre azote ou CO2 remplace l'air au dessus du pétrole de fond de cuve) et les systèmes d'alarme et de lutte anti-incendie sont bien plus efficaces...pareil pour les porte-avions, avec ce bonus supplémentaire que le kérosène pour avions à réaction a un point éclair nettement moins dangereux que l'essence aviation à haut indice d'octane utilisée pour les moteurs à pistons.
On a aussi progressé dans la réalisation de moteurs électriques, de disjoncteurs et d'alternateurs "anti-déflagrants" où les inévitables étincelles sont isolées de l'atmosphère ambiante...

Les japonais , pressés par le temps et peut-être trop sûrs d'eux avaient visiblement oublié ce genre de précaution, tout comme les anglais avec les navires de Beatty au Jutland , avec des soutes à munitions mal conçues et des charges de poudre propulsante dans des sacs de soie à la traîne partout entre les soutes et les tourelles pour accélérer le tir, une ineptie qui s'est probablement reproduite avec le Hood lors de son combat contre le Bismarck lors de la 2° GM.