6728 - l'air si frais du Front

Membres de la Volkssturm s'entraînant au maniement du Panzerfaust

… alors que sur les ondes d’un Radio-Berlin de moins en mois audible le bon docteur Goebbels continue de parler de victoire finale sur les armées soviétiques, la population de la capitale est plus que jamais réquisitionnée pour installer et creuser des obstacles anti-chars.

Des dizaines de milliers de civils jettent ainsi leurs dernières forces à ériger des obstacles qui, pourtant, n'impressionnent guère les militaires allemands eux-mêmes.

"De toute la guerre", déclarera un officier d'État-major, "je n'ai jamais vu un fossé anti-chars, que ce soit chez nous ou chez l'ennemi, arrêter une attaque de blindés".

Quant aux adolescents et aux vieillards de la Volkssturm, ceux-ci voient carrément l'armée régulière, après sa retraite de la Vistule, faire main basse sur le peu d'armes et de munitions dont ils disposent !

C'est ainsi que sur les 113 hommes du bataillon 16/69 de cette milice populaire, seuls 67 sont encore en mesure de combattre, avec "trois sortes de mitrailleuses, dont des russes, un lance-flammes auquel manquait quelques pièces essentielles, trois pistolets automatiques de fabrication espagnole et deux cents vingt-huit fusils de six nations différentes".

Mais il en faudrait pourtant bien davantage pour décourager l'absurde rhétorique nazie de "guerre totale" qui, à Brandebourg, voit même le Gauleiter local lancer de vibrants appels à tous les membres du Parti nazi, les invitant à préférer "l'air frais du front au lieu des bureaux surchauffés"...