6729 - la blancheur de la craie

Hitler, décorant des Jeunesses hitlériennes. Une des dernières photos connues du dictateur

… Wriezen, 11 mars 1945

Pour Goebbels, il importe avant tout d'améliorer, ou du moins de maintenir, l'esprit combatif du peuple allemand, confronté à un ennemi de plus en plus proche.

Mais il faut aussi le convaincre de la détermination du Führer lui-même à lutter jusqu'à la mort,… et couper court aux rumeurs, de plus en plus insistantes, qui évoquent son décès.

Or Hitler, depuis son retour à Berlin, refuse de quitter le bunker de la Chancellerie, et c’est à grand peine que Goebbels réussit à le convaincre, le 11 mars, de s’en aller sur le Front de l’Oder pour y rencontrer, près de Wriezen, les différents commandants tout spécialement convoqués pour l'occasion.

Mais ce qui devait favoriser les desseins du Maître de la Propagande tourne bientôt à la catastrophe tant les officiers présents sont abasourdis par l'état de santé du Führer, qui n’est plus qu’un pitoyable vieillard marmonnant des propos incohérents

"Son visage", nota un des officiers présents, "avait la blancheur de la craie" et ses yeux luisants rappelaient ceux d'un serpent"

De fait, c'est à peine si Hitler prête attention au compte-rendu du général Busse, venu lui expliquer que son armée n'a plus ni soldats, ni armes, ni équipements.

Ce sera l’ultime déplacement d'Hitler qui, aussitôt après ce dialogue de sourds, rentre à Berlin sans plus prononcer une seule parole, et réintègre le Bunker de la Chancellerie, dont il ne sortira plus…