samedi 27 mars 2021

6685 - "tout va désormais aller mieux maintenant que ces salopards se sont eux-mêmes démasqués"

Mussolini et Hitler, examinant les ruines de la baraque dans l'après-midi du 20 juillet
… Wolfsschanze, 20 juillet 1944, 13h15
 
Au moment où Hitler et Keitel réussissent enfin à s’extirper des ruines de la baraque, la Zone de Sécurité 1 n’est déjà plus qu’une ruche affolée, dans laquelle des dizaines de gardes, pistolet au poing, courent dans toutes les directions et sans trop savoir quoi faire.

Ramené dans le bunker des invités qui, du fait des travaux, lui sert provisoirement de logement, Hitler est aussitôt ausculté par ses médecins qui, durant de longues minutes, vont s’affairer à lui enlever les dizaines d’échardes de bois qui se sont logées dans ses jambes.

Bien que toujours sonné, Hitler est déjà résolu à tirer vengeance de cet événement qui a désormais toutes les apparences d’un attentat contre sa personne : sans plus attendre, il ordonne en effet à ses gardes de fouiller tout le quartier-général à la recherche d’autres engins explosifs, de couper toutes les communications vers et depuis la Wolfsschanze et, surtout, de ne laisser personne, et sous aucun prétexte, y entrer ou en sortir.

A 13h15, coupant court aux suppliques de ses médecins, Hitler, qui a revêtu un nouvel uniforme, émerge de son bunker et, très ostensiblement, se met à arpenter tout le périmètre de la Zone de Sécurité, histoire de montrer à chacun qu’il est toujours en vie et en totale possession de ses moyens.

Mieux encore : quelques instants plus tard, et comme si rien ne s’était passé, Hitler se dirige vers la salle à manger et, une fois rendu à table, confie à ses secrétaires qu’il s’agit là "d’un tournant de la guerre" et que "tout va désormais aller mieux  maintenant que ces salopards se sont eux-mêmes démasqués"

1 commentaire:

Anonyme a dit...

La première conséquence de l'attentat raté de Stauffenberg va être une épuration impitoyable de tous les cadres de l'ancienne administration héritée de l'époque Bismarcko-Prussienne (la caste des militaires, l'administration classique...etc)

le chef de l'Abwehr, Wilhelm Canaris, qui déplaisait souverainement à Himmler et Heydrich, sera atrocement exécuté alors que sa responsabilité dans l'affaire se borne probablement à avoir fermé les yeux (certains de ses seconds comme le colonel Pickenbrock passeront au travers, sans doute parce qu'à cette date ils étaient mobilisés sur le front russe. Rommel sera prié de se suicider, comme Canaris, sauf que lui, obéira alors que Canaris sera emprisonné , condamné à mort par un tribunal d'exception SS et atrocement exécuté.

la seconde conséquence, qui découle de la première est que "la nature ayant horreur du vide" les postes et fonctions des exécutés ou des disgraciés seront occupés par la SS qui prend plus que jamais les proportions d'un Etat dans l'Etat.

les fonctions de renseignement et de police passent entre les mains de dignitaires SS (particulièrement indignes)comme Kaltenbrunner et Schellenberg, les services des Affaires étrangères (méprisés pour leur supposée tiédeur et leur cosmopolitisme) sont noyautés par la SS, et même Speer , ministre de la production industrielle, alors soumis à ce qu'on appellerait aujourd'hui un "burn out" voit son étoile pâlir , il se voit flanqué d'adjoints ultranazis qui lui compliquent la tâche en fixant des quotas de productions intenables (on ne le plaindra pas).

A la même époque le département économique de la SS prend la haute mains sur le très couteux centre de recherches de Peenemunde (les V1, V2 et autres armes secrètes) et tente une privatisation (une véritable OPA avec tus les boursicotages de rigueur) de cet établissement au grand dam de Walter Dornberger (militaire de carrière classique). Von Braun est même mis quelques temps en résidence surveillée (bien entendu ils insisteront là dessus dans leurs mémoires afin de se dédouaner).