mercredi 16 décembre 2020

6584 - Lève la patte quand je dis "Heil Hitler"

Manstein, avec Hitler, en 1942
… mais avant d’aller plus loin, il importe à présent d’ouvrir une parenthèse pour nous intéresser à ceux, désormais de plus en plus nombreux, qui, au sein de la Wehrmacht, verraient d’un bon œil un changement radical à la tête du Reich.

Si les déboires militaires grandissants, en particulier sur le Front de l’Est, leur ont donné du grain à moudre, ceux-ci n’en continuent pas moins de buter sur un écueil majeur : où trouver l'officier supérieur à la fois connu et apprécié du peuple allemand, unanimement respecté au sein de l’Armée,... et qui, surtout, accepterait la direction - et les risques ! - d’un putsch destiné à renverser Hitler ?

Quelques jours avant l’offensive soviétique autour de Stalingrad, un des principaux comploteurs, Henning von Tresckow, a eu l'idée de placer son jeune cousin, Alexander Stahlberg, comme aide-de-camp d’Erich Von Manstein, afin d'en sonder discrètement les opinions de ce dernier à l'égard d'une telle éventualité.

"Tresckow pensait qu'un désastre spectaculaire pourrait provoquer une réaction salutaire à condition que l'Armée dispose, à une position clé, d'un chef largement respecté et prêt à tenir tête à Hitler.

(...) L'intelligence et les qualités de Manstein étaient indéniables mais, en dépit d'apparences encourageantes, ses sentiments politiques étaient plus difficiles à déchiffrer. Il méprisait Goering et détestait Hitler. A ceux en qui il avait entière confiance, il admettait avoir des antécédents juifs (1). Il était également capable de tourner Hitler en dérision : il avait ainsi dressé son chien Knirps à lever la patte au commandement de "Heil Hitler"" (2)

(1) en avril 1934, Manstein, alors colonel, avait d'ailleurs été le seul officier allemand à protester officiellement contre l'introduction du "paragraphe aryen", qui excluait tous les Juifs de l'armée allemande
(2) Beevor, op cit, page 370

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Voilà un général doté d'humour...dans le même genre, dans l'italie fasciste où le sport tenait une grande place dans la propagande, deux hiérarques fascistes se tiraient la bourre pour la direction des organismes (omniprésents et omnipuissants ) qui régentaient le sport de haut niveau , le scoutisme fasciste , les fédérations sportives, l'oeuvre sportive ouvrière du Doppolavoro...etc

Achille Starace, le très fidèle et très idiot godillot du Duce (on pense au chien rantanplan de Lucky Luke) tenait le Comité Olympique et fut longtemps secrétaire Général du parti fasciste et Leandro Arpinati dirigeait la fédération de Football (une passion italienne) et une puissante fédération régionale de l'Italie du nord...

Arpinati possédait un lopin de terre...et un âne qu'il avait baptisé... "Starace" et ne se faisait pas faute de le faire savoir aux autres dirigeants fascistes qui, eux aussi, tenaient QAchille Starace en piètre estime...