Arrivée du cercueil de Todt, à la gare de Berlin : un vide qu'Albert Speer allait rapidement combler |
… informé de la tragédie dans la matinée du 8, Hitler accuse le coup dans un premier temps mais surprend néanmoins son entourage dès l’heure du dîner, où il annonce son intention de trouver au plus vite un remplaçant à Todt,... dont les cendres n’ont même pas eu le temps de refroidir !
Impossible pourtant de suivre ceux qui voient dans cette indifférence la "preuve" de l’implication personnelle du Führer dans la mort de Todt : la délicate situation militaire et industrielle où se trouve plongé le Reich en ce début de 1942 impose en effet de nommer rapidement un nouveau Ministre de l’Armement, et l’insensibilité d’Hitler peut tout aussi bien s’expliquer - comme l’avait déjà souligné Hewel - par l’altération croissante de son comportement et par sa volonté de plus en plus manifeste "de ne montrer ni pitié ni pardon" et "de ne reculer devant aucun sacrifice" qui l’éloignerait, même le moindrement, de l’objectif de conquête qu’il s’est fixé.
De toute manière, les prétendants au poste de Todt ne manquent pas, à commencer bien sûr par le Reichsmarschall Hermann Goering, officiel numéro 2 du régime et toujours à la recherche de nouveaux trophées, mais qui, depuis son échec de la Bataille d’Angleterre, se sait sur une pente descendante.
Mais Hitler, fidèle à sa politique de toujours diviser pour mieux continuer à régner, décide alors, à la stupéfaction générale, de jeter son dévolu sur un tout autre candidat qui, malgré son jeune âge et le fait de n’avoir jamais participé, stricto sensu, au "Temps de la Lutte", est néanmoins devenu un de ses intimes qui, par une coïncidence qui pour certains n’en est pas une, se trouve précisément en ce moment-même à la Wolfsschanze…
… Albert Speer
1 commentaire:
Bonjour!
Bravo pour le blog. Les mémoires de Speer sont à prendre avec des pincettes (ou au moins à lire un minimum entre les lignes...) car le personnage en question , mis en cause à Nurenberg a abondamment cherché à se dédouaner (en particulier sur l'emploi de main d'oeuvre issue des camps de concentration).
Il avait l'oreille d'Hitler depuis les diverses réalisations architecrurales de prestige du régime nazi et grâce à ses projets plus que pharaoniques de transformation de Berlin en Germania , capitale d'une empire nazi allant de Brest ) l'Oural et au delà...Hitler était littéralement fasciné par cette architecture (très lourde, très néoclassique et très différente des "dégénérés" de l'école du Bauhaus. Il faut savoir que Speer , travaillant pour un futur "Reich de Mille ans" concevait des bâtiments en fonction de l'aspect qu'ils présenteraient une fois en ruines....ceci dit Speer est indiscutablement un remarquable organisateur , le prototype quasiment inégalé du technocrate triomphant de l'après guerre.
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