lundi 9 novembre 2020

6557 - l'adoubement

Hitler, félicitant Speer, en 1943. Notez le brassard de l'Organisation Todt

… Wolfsschanze, 9 février 1942

A presque 37 ans - il les fêtera le 19 mars - Albert Speer est tout sauf un nazi convaincu.

Le NSDAP, il n’y a adhéré qu’en 1931, par pur opportunisme, et parce qu’il percevait ce parti comme le meilleur moyen d’offrir un coup d’accélérateur déterminant à sa carrière de jeune architecte.

Et de fait, le parti,  mais aussi ses propres qualités personnelles, lui ont rapidement valu un avancement météorique que sa rencontre personnelle - et décisive - avec Hitler, deux ans plus tard, a définitivement sacralisée.

Depuis cette date, Speer fait partie du "premier cercle" d’Hitler, avec lequel il converse régulièrement d’architecture et de sujets divers, en particulier lorsque les deux hommes se retrouvent sur l’Obersalzberg, où Speer dispose bien évidemment d’une villa en contrebas de celle du dictateur.

Passer du rôle d’architecte-en-chef du parti et d’inspecteur-général de la construction à celui de Ministre de l’Armement ne va pas nécessairement de soi, mais Hitler a confiance en Speer… et aucune envie de confier des pouvoirs supplémentaires à des hommes comme Goering ou Himmler, qui risqueraient à terme de lui faire de l’ombre.

Le 9 février, Speer est donc officiellement adoubé à la place de Todt qui, détail piquant, lui avait proposé la veille de le ramener avec lui à Berlin dans son avion, une proposition que Speer, arguant de la fatigue de leur interminable réunion avec Hitler, avait finalement refusé,… ce qui lui avait ainsi sauvé la vie !

Le lendemain, le "Cirque Hitler" au grand complet quitte la Wolfsschanze pour Berlin et les indispensables funérailles nationales de Todt…

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour! blog intéressant
En ce qui concerne l'organisation Todt, c'était vraiment une entreprise de B.T.P. colossale, voire un état nazi dans l'état nazi. La constructionde l'Atlantikwall entre autres a enrichi beaucoup de monde, même si on n'en parle pas trop .

Mon grand père paternel, réellement résistant, ingénieur conducteur de travaux, bossait pour une boîte de travaux publics réquisitionnée par l'org Todt (et ne se privait pas de ménager des caches dans les piliers de béton, avec les explosifs préinstallés, efficacité garantie avec le minimum de moyens ) pour des travaux de ponts ferroviaires et de postes d'aiguillage en grande banlieue parisienne, ce qui lui a valu quelques ennuis mais heureusement il a évité la déportation.

(des voisins "bons citoyens" étaient furieux de voir fumer la cheminée de la maison car il avait récupéré pour se chauffer des traverse de chemin de fer réformées, grâce à ses contacts avec les réseaux de résistance de la SNCF et ont envoyé des lettres ...qu'il aretrouvées lors du saccage de la Kommandantur locale à la Libération) .

Il a toujours dit que pas mal de grosses boîtes de BTP françaises (notamment Bouygues, au jourd'hui propriétaire de la première chaîne de télévision française, et Sainrapt et Brice , aujourd'hui absorbée par un autre roi du béton), avait fait des affaires mirobolantes durant l'Occupation ...et ont été dédouanées lors de l'Epuration, contrairement à Louis Renault ou Marius Berliet (les camions) très collabos , car indispensables à la reconstruction des dommages de guerre