mardi 20 octobre 2020

6537 - "Il ne peut y avoir de retraite !"

Tanks allemands à 40 km de Moscou, 25 novembre 1941
… en cette fin d’année 1941, les armées d’Hitler ont finalement moins progressé que celles de Napoléon cent trente ans plus tôt (!)

(...) La Wehrmacht commençait à être gravement handicapée par le temps. La visibilité plus que réduite contrariait considérablement "l'artillerie volante" de la Luftwaffe (...) 

 Les armées du maréchal Von Bock (...) s'efforçaient désespérément d'achever l'ennemi avant que l'hiver ne commence pour de bon. Durant la deuxième quinzaine de novembre, les combats furent incessants.

(...) D'un point situé au Nord de Moscou, les officiers allemands pouvaient voir à la jumelle les flammes de départ des canons antiaériens entourant le Kremlin. Joukov ordonna à Rokossovski de tenir le Front à Krioukovo avec les restes de sa 16ème armée. "Il ne peut y avoir de retraite !", proclama-t-il le 25 novembre"

(...) A la fin de novembre, dans une ultime tentative, le Maréchal von Kluge dépêcha une force importante sur la principale route conduisant à Moscou, la chaussée de Minsk, qu'avaient empruntée les troupes de Napoléon. Les Allemands réussirent la percée, mais le froid paralysant, et la résistance suicidaire des régiments soviétiques, finirent par briser leur offensive"
(1)

Sur les terrains d'aviation figés par le froid, les mécaniciens de la Luftwaffe, désespérés, en sont maintenant réduits à entretenir des feux jour et nuit sous les moteurs des avions pour les empêcher de geler. 

Faute de graisse spéciale, même le mécanisme des fusils se bloque, les rendant inutilisables. Et les tankistes allemands, lorsqu'ils parviennent encore à démarrer leurs chars, ne peuvent qu'envier leurs adversaires russes qui, grâce à la largeur inhabituelle des chenilles de leurs T-34 (2), progressent sans trop de peine dans cette neige profonde qui paralyse leurs propres Panzers (3).

(1) Beevor, pp 66-67
(2) avec leur largeur de 560mm, les chenilles des T-34 russes étaient 45% plus large que celles des chars allemands. Ce défaut ne fut corrigé qu'en 1943, à l'apparition des Panther et Tiger... dont le roulement excessivement complexe n'en continua pas moins de poser d'énormes problèmes dans la neige profonde.
(3) le 2 décembre 1941, les avant-gardes allemandes étaient parvenues à 20kms du centre-ville de Moscou. Elles n'allèrent pas plus loin

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!
Excellent blog...j'ai lu, (je ne sais plus, désolé) où qu'une des raisons pour laquelle les russes et staline ont été pris par surprise lors de Barbarossa étaitque les services de renseignements russes s'informaient en permanence de la qualité/quantité des huiles de graissage moteurs produites ou commandées par l'allemagne (il faut se souvenir qu'à cette époque les huiles très multigrades et les huiles synthétiqques n'existaient pas et que l'automobiliste consciencieux (même sous le climat tempéré de la France) vidangeait sa voiture 2 fois par an (huile fluide en hiver huile plus résistante aux hautes températures en été).

Les services de renseignements russes n'imaginaient pas un seul instant que les Allemands auraient négligé d'approvisionner des huiles spéciales grand froid en prévision d'une invasion de la Russie