mercredi 21 octobre 2020

6538 - la première retraite

Soldats allemands au chevet d'un blessé, novembre 1941
… Wolfsschanze, 29 novembre 1941

Le 29 novembre, alors qu’Hitler espère encore assister à la chute de Moscou, une nouvelle terrible parvient à la Wolfsschanze : la veille, et de sa propre initiative, le maréchal von Runstedt, estimant ses positions intenables, a autorisé l’évacuation de la ville de Rostov, conquise à peine une semaine auparavant, et ordonné un repli sur le fleuve Mious, à quelque 70 km à l’Ouest.

Furieux, Hitler câble aussitôt à Runstedt, lui ordonne de revenir sur sa décision et de ne plus reculer d’un mètre. Quelques heures plus tard, Runstedt réplique : le froid intense, l’épuisement de ses troupes, et une violente contre-attaque soviétique, rendent toute résistance impossible et si le Führer, ajoute-t-il, n’a plus confiance en lui, alors qu’il veuille bien le relever de son poste !

La menace est trop directe pour que Hitler ne le prenne pas au mot : Runstedt est privé de son commandement sine die (1), et remplacé dès le lendemain par Walter von Reichenau, lequel ne tarde pas à se rendre compte que, dans cette affaire, c’est bel et bien Runstedt qui a raison et qu’il n’existe en vérité d’autre choix que de retraiter de quelques dizaines de km vers l’ouest, ce que Hitler, à contrecœur, finit lui-même par accepter !

C’est la première défaite, et la première retraite, significative de l’armée allemande sur le Front de l’Est, et c’est aussi le premier feld-maréchal allemand qui se voit privé de son poste sur le champ de bataille.

Il y en aura d’autres…

(1) officiellement mis en disponibilité, mais avec solde complète, conformément à la coutume hitlérienne, Runstedt recevra néanmoins un nouveau commandement quelques temps plus tard,… mais aussi un chèque de « dédommagement » de 250 000 Reichsmarks

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