Navires brûlant dans le port de Bari, après l'attaque |
... et répandu dans les eaux de la rade, où se sont jetés des dizaines de marins tentant d’échapper aux flammes et à leurs navires en train de sombrer, ou alors dispersé par le vent dans toutes les rues de la ville, le gaz n’a pas tardé à faire des ravages non seulement parmi la troupe mais aussi au sein de la population civile de Bari, et sans que les médecins soient en mesure d’en identifier la cause, et donc de déterminer un quelconque traitement…
Car compte tenu du secret entourant cette cargaison ô combien "sensible", le Haut-Commandement allié, dans un premier temps, s’est bien gardé de communiquer quelque information que ce soit aux médecins qui s’efforçaient de soigner les victimes, et qui se trouvaient confrontés à des symptômes qu’ils n’avaient jamais vu !
Bien plus que la santé des victimes, il importe en effet de ne pas donner du grain à moudre à la Propagande allemande ni, a fortiori, de ne pas inciter le Reich à lancer une attaque préventive au gaz de combat !
A la fin du mois de décembre, près d’une centaine de marins exposés au gaz moutarde ont déjà trouvé la mort, et si la cause de leur décès ne fait à présent plus de doute, et si des traitements appropriés ont enfin été mis en place, l’affaire demeure néanmoins toujours frappée du plus grand secret.
A la fin du mois de décembre, près d’une centaine de marins exposés au gaz moutarde ont déjà trouvé la mort, et si la cause de leur décès ne fait à présent plus de doute, et si des traitements appropriés ont enfin été mis en place, l’affaire demeure néanmoins toujours frappée du plus grand secret.
Un secret qui perdurera d’ailleurs jusqu’en 1959, à la déclassification des archives américaines, et même jusqu’en 1986, lorsque le gouvernement britannique concèdera aux survivants du raid du 2 décembre qu’ils ont bel et bien été exposés au gaz moutarde et, à ce titre, bonifiera leur pension d’anciens combattants...
2 commentaires:
Étonnant télescopage de cet article avec l'actualité brûlante et l'incendie de l'usine de Rouen...
Churchill avait envisagé d'utiliser les gaz de combat durant la 2° GM au cas où : 1° les allemands les utiliseraient aussi et où : 2° ils auraient débarqué e,n Angleterre (l'opération SeeLoëwe - otarie), du moins c'est ce que prétend l'historien anglais (Ultra-Conservateur) Niall Ferguson dans son The War Of The World (gros bouquin bien documenté mais pas très universitaire et très orienté politiquement)...Ce que vous décrivez dans le bombardement de Bari (et dont j'entends parler pour la première fois) tend a accréditer cette thèse.
De nos jours on voit les gaz de combat comme indignes des nations civilisées (soi-disant) et tout juste dignes d'un dictateur genre ElHassad en Syrie...mais à l'époque , c'était différent.
Badoglio et Graziani ont ordonné sans sourciller de gazer les tribus de guerriers abyssins et les puissances coloniales de tout bord en ont fait autant dans les opérations de "maintien de l'ordre" dans les coins reculés et les guerres oubliées de leurs empires africains et asiatiques.
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