mardi 1 octobre 2019

6162 - un premier bilan (1)

Soldats britanniques, libérant Naples... déjà libérée, 01 octobre 1943
… alors que se termine 1943, l’heure est à présent venue de faire le bilan de cette première année de Campagne d’Italie.

Du côté allié, le moins qu’on puisse en dire est que cette Campagne a fortement déçu les attentes non seulement des responsables politiques et militaires, mais aussi des simples soldats qui, ayant débarqué à Regio di Calabria le 3 septembre, puis à Tarente et Salerne six jours plus tard, ont ensuite mis près d’un mois avant de rallier une ville de Naples… qui s’était elle-même déjà libérée des troupes allemandes !

Et alors que chacun croyait au moins avoir fait le plus dur, et envisageait à présent la conquête de Rome avec un certain optimisme, on n’a  ensuite cessé de buter sur une succession de rivières, de collines et de lignes de défense allemandes qui, une fois franchies au prix de nombreuses pertes, en ont révélé d’autres et puis d’autres encore, jusqu’à ce qu’on se retrouve finalement bloqué, en décembre, non seulement par une Ligne Gustave plus formidable encore, mais aussi par la pluie, la boue et enfin la neige et le gel.

Confrontés aux piètres performances de leur équipe, les joueurs, tantôt britanniques, tantôt américains, se sont tout alors naturellement mis à accuser leurs partenaires "de ne pas en faire assez", et d’être les principaux sinon les seuls responsables de cette série d’insuccès, argument tout aussi naturellement repris par leurs entraîneurs respectifs, Montgomery côté britannique, Clark côté américain, qui, à l’évidence, et avant-même le lancement du Championnat, étaient eux-mêmes séparés par bien plus qu’une même langue puisqu’ils ne s’entendaient en réalité sur presque rien et surtout pas sur la manière de mener les matchs !

Et dans ce "Championnat d’Italie" nouveau genre, l’Américain a clairement souffert de la comparaison avec le Britannique : beaucoup moins expérimenté que lui, bien trop brouillon dans sa préparation, et manifestement incapable de choisir et de motiver ses principaux subordonnés, Clark n’a en effet cessé d’accumuler les mauvaises décisions, particulièrement à Salerne où, paradoxalement, son courage personnel, et sa constante présence sur le terrain, lui ont valu tous les éloges et l’ont même fait passer pour le véritable Sauveur d’une partie qu’il avait lui-même fort mal engagée…

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