Le Maine : sa destruction fut un des prétextes de la guerre hispano-américaine |
... Santiago de Cuba, 15 février 1898
En
cette fin du 19ème siècle, et bien qu'ayant inventé et mis en œuvre, avec le Monitor (1) le premier cuirassé moderne, la Marine
de guerre des États-Unis ne représente encore que peu de choses.
En effet, n'étant
directement menacés par personne, et n'ayant nul besoin, vu l'immensité de leur
propre territoire, de colonies
africaines ou asiatiques pour en accaparer les richesses et y exporter leurs
produits finis, les États-Unis n'ont en principe aucun véritable intérêt à
développer et entretenir une grande flotte de combat semblable à celles dont
disposent alors la Grande-Bretagne, la France ou encore l'Allemagne.
Néanmoins, ici et
là, et au fil des années, des voix ont commencé à s'élever pour réclamer que le
pays se taille à son tour une part du gâteau colonial jusque-là accaparé par
les Européens.
Pour réaliser cet
objectif, mais aussi pour protéger les navires de commerce américains de plus en plus présents sur toutes les mers du globe, il faut nécessairement
augmenter les moyens dont dispose la Navy
puis, l'occasion faisant le larron... attendre le bon moment pour la mettre en
œuvre.
Ce moment se
présente à Cuba, colonie espagnole en
révolte contre sa métropole depuis 1895.
Bien que
naturellement porté à prendre fait et cause pour ces insurgés cubains qui
réclament eux aussi leur indépendance, le gouvernement américain s'est jusqu'ici
abstenu de trop intervenir.
Mais au début de
1898, des émeutes éclatent à La Havane,
des ressortissants américains sont molestés, des magasins et entrepôts
américains pillés.
Pour
protéger les uns et les autres, et imitant en cela la bonne ville "politique de la canonnière" chère aux Européens, Washington décide alors d'envoyer à Santiago le vieux
cuirassé Maine qui, le 15 février, y est victime d'une mystérieuse explosion entraînant sa perte et celle de 260 marins
américains...
(1) Saviez-vous que… 604 à 608
1 commentaire:
Sur l'explosion du Maine , les avis divergeaient...et divergent encore de nos jours...
A l'époque il y a eu deux commissions d'enquête (une espagnole et l'autre américaine) qui sans surprise ont donné des conclusions diamétralement opposées.
Comme de juste les ricains ont conclu à l'attaque par une torpille ou une machine infernale extérieure et les espagnols à une explosion interne (soute à munitions....un classique de l'époque, on eu le même genre deproblèmes en France à Toulon -le Magenta, puis le Liberté et les anglais avaient aussi perdu un cuirassé de la même manière à la toute fin du XIX° siècle).
La commission d'enquête espagnole avait toutefois soulevé un point d'un grand bon sens: Quasiment pas de poissons morts autour du navire coulé alors que dans le cas d'une explosion externe, les poissons aurient été massacrés (il est vrai que Cousteau a prouvé que 60 à 80 % des poissons péchés à l'explosif coulent car leur vessie natatoire est déchirée) ..... et les pêcheurs cubains se seraient rués sur l'aubaine d'une "super pêche à la dynamite".
Par la suite les américains ont (sous prétexte d'ensevelir décelment les morts) fait renflouer l'épave du Maine pour mieux la couler plus loin et par grand fond , une opération d'envergure avec construction d'une digue de palplanches autour de l'épave (comme pour la construction d'une fondation d'un pont )..... Sherlock Holmes, s'il était un peu anti yankee dirait qu'on a cherché à maquiller la scène du crime.
Dans les années 1960 l'amiral Rickover (le créateur des sous marins atomiques US) a diligenté une enquête scientifique du service historique de l'US Navy avec plongées sur les restes très mâchurés et très rouillés de l'épave ...enquête qui n'a pas conclu très formellement mais pointait plutôt vers ...l'explosion d'une soute à munitions, une vérité qui n'était pas celle de Hearst, Pulitzer et autres barons des la presse fauteurs de guerre.
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