3737 - l'affaire de Mers-el-Kebir

... pour Churchill, ces grands navires de ligne français, toujours susceptibles d'être livrés aux Allemands quelles que soient les promesses de Berlin et les assurances de Vichy, ces grands navires de ligne représentent une menace intolérable à l'heure où la Grande-Bretagne se retrouve seule pour poursuivre la lutte.

Et c'est particulièrement vrai des deux cuirassés et des deux croiseurs de bataille ancrés à Mers-el-Kebir, qui, s'ils venaient à rejoindre les six cuirassés dont dispose déjà l'Italie, bouleverseraient totalement le rapport de force en Méditerranée.

Résolu à ne courir aucun risque, Churchill a donc ordonné à la flotte de l'amiral Somerville de quitter Gibraltar pour Oran, et d'offrir aux Français le choix entre le sabordage, l'internement dans un port britannique ou français des Antilles... ou le combat

Suite à une succession de quiproquos et de malentendus qui dépassent le cadre de la présente chronique, c'est finalement le combat qui s'engage peu avant 17h00.

Le combat ou plus exactement l'exécution puisque c'est à peine si les bâtiments français, piégés à quai, sont en mesure d'esquisser une défense contre les obus que font pleuvoir les britanniques (1)

Mortellement touché, le Bretagne prend feu, puis explose, entraînant près d'un millier d'hommes dans la mort, tandis que les Provence et Dunkerque n'ont d'autre choix que d'aller s'échouer pour échapper au naufrage (2)

Des quatre, seul le Strasbourg réussira à prendre la mer. et même à rallier Toulon après avoir miraculeusement échappé à ses poursuivants...

(1) le tir des cuirassés Resolution et Valiant, et du croiseur de bataille Hood, était par ailleurs réglé par des appareils du porte-avions Ark Royal.

(2) renfloués à grand-peine, ces deux navires finiront eux aussi par rallier Toulon... pour mieux s'y saborder, en compagnie du Strasbourg, le 27 novembre 1942, après l'entrée des troupes allemandes en "zone libre"